« Elle ne sait pas que l’oubli est un fragile labeur contre l’effondrement. »
Fabienne Swiatly

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Anne-Frederique Rochat

Anne-Frédérique ROCHAT

La ferme (vue de nuit)
Luce Wilquin

6 | 198 pages | 04-11-2017 | 20€

Deux amants se retrouvent quinze après dans la ferme, une belle et grande maison, sans portes ni cloisons, avec de grandes baies vitrées : spectacle permanent au regard de tous (se sentir épier constamment ou accepter la transparence). Que sont-ils devenus ? Ont-ils encore à partager, quelque chose à se dire, doit-elle croire en cette seconde chance ? Annie rejoint en effet Etienne, professeur d’université, bourru sachant manier le silence qui lui a envoyé une lettre avec une carte blanche alors qu’elle l’avait quitté quinze ans plus tôt après cinq années de vie commune. Alors que les corps se reconnaissent immédiatement, les sentiments ont-ils changé, le refus de paternité d’Etienne va-t-il tomber, la compréhension mutuelle sera-t-elle possible ? Au cœur d’une maison étrange distillant une atmosphère singulière, Anne-Frédérique Rochat dissèque la vie de couple et son intimité, le désir de paternité mais rappelle aussi que vivre à deux se résume parfois à vivre l’un à coté de l’autre.

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Fiche #2040
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

L'autre Edgar
Luce Wilquin

5 | 255 pages | 30-08-2016 | 20€

Un Edgar disparaît, un autre apparaît. Edgar est mort, mort subite du nourrisson. L’autre Edgar est né, on ne choisit ni sa famille, ni son prénom ! En effet, ses parents ont choisi pour lui le même prénom, le remplaçant est né. Quelle sera sa place ? La trouvera-t-il ? Est-ce vraiment lui que l’on aime ? Qui est-il vraiment ? Edgar va grandir avec ce fantôme, cette ombre qui pèse sur sa vie mais aussi écrasé par l’amour exclusif et possessif de sa mère. La seule femme de sa vie qui voit d’un mauvais œil toute autre présence féminine à ses côtés, notamment Mathilde la vieille voisine attentionnée. Anne-Frédérique Rochat dresse le portrait émouvant d’un enfant que l’on regarde grandir et tenter de devenir homme dans la difficulté, les troubles d’identités accompagnés évidemment des sentiments de culpabilité et de doute qui l’assaillent à chaque instant.

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Fiche #1837
Thème(s) : Littérature française


Anne-Frédérique ROCHAT

Le chant du canari
Luce Wilquin

4 | 172 pages | 28-07-2015 | 17€

Violaine et Anatole vivent ensemble depuis longtemps, très longtemps (trop longtemps ?). Ils ne font plus qu'un, chacun s'est endormi à sa façon sur l'autre, peut-être n'ont ils pu éviter cet écueil du couple. Néanmoins, pour Violaine, il est temps. Il est temps d'avoir un enfant ce qu'Anatole a toujours refusé, et continue de refuser obstinément. Et même dans un vieux couple, le temps est souvent une obsession et régulièrement chacun adopte la sienne : temps de vie, temps pour faire des enfants, temps pour espérer et rêver, temps d'attendre, temps pour la jalousie, temps des frustrations, temps pour parler, temps pour changer... Eux ont atteint le temps tranquille d'un couple qui ronronne, calmement, sereinement en regardant nager leur poisson rouge. Mais cette envie d'enfant et la réaction d'Anatole vont gripper ce joli ronron, introduire le doute et la peur et rendre possible la chute voire la folie. L'auteur opère un va-et-vient constant entre les deux personnages semant le doute dans l'esprit du lecteur qui peine à choisir son camp ! Un roman vif, plein d'humour, qui aborde avec sérieux mais le sourire aux lèvres la vie à deux et la difficulté de faire durer le bonheur au cœur d'un couple.

« On ne réalise pas qu'on nage en plein bonheur quand on se contente de barboter dedans. »

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Fiche #1670
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

A l'abri des regards
Luce Wilquin

3 | 320 pages | 01-12-2014 | 22€

Les fêtes de fin d’année viennent de s’achever et Anaïs est épuisée. Pourtant entourée de ses deux filles et de son mari qu’elle aime encore, elle ressent une lassitude immense et l’envie de s’éloigner pour quelques temps, prendre le large pour tenter de dresser un bilan, de comprendre. Elle quitte donc enfants et mari pour louer une chambre chez un sexagénaire taxidermiste avec lequel s’installe progressivement une intimité certaine. Basile est seul, sa femme est morte en couche et sa fille légèrement moins âgée qu’Anaïs est partie. Il est à l’écoute et attentionné, tente de comprendre cette jeune femme en souffrance. En nous dévoilant avec sensibilité et par petites touches son intimité et les non-dits familiaux, Anaïs révèle l’origine de cette souffrance, blessure originelle dont elle ne se remettra jamais, elle restera toujours peu sûre d’elle-même, hésitante devant les autres et leurs regards. Quatre voix donnent corps à cette histoire, la dernière révélant le secret à l’origine des souffrances et questionnements d’Anaïs. Touchant et douloureux.

« Si j'ai eu très tôt envie d'apprendre à lire, ce n'était pas pour lire ce qu'on voulait que je lise, mais pour découvrir tout le reste, tout ce que je ne sais pas, lever le voile sur les mystères du monde, mettre des mots sur les silences, comprendre les "tu comprendras plus tard". Surtout ça. Donner un sens à ce qu'on n'explique pas. »

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Fiche #1557
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

Le sous-bois
Luce Wilquin

2 | 185 pages | 27-07-2013 | 19€

Charlène a 40 ans. Elle vit encore chez ses parents, avec et pour ses parents. C’est elle qui régit tout, dévouement absolu, pour eux, pour elle ? Elle a une sœur de 20 ans sa cadette qu’elle a élevée (« Heureusement, il y a Diane. C’est ma bouée de sauvetage, ma raison de vivre, mon bébé, mon enfant. Normalement, si tout va bien, elle devrait disparaître après moi, je ne serai donc pas toute seule, jamais. »). Les rôles sont inversés, Virgile et Fantine, les deux parents, ressemblent plus à deux ados attardés, parfois entre le burlesque et le ridicule, et qui semblent se satisfaire pleinement de la domination et du rôle de Charlène. Pour les congés de juillet, Charlène a décidé de louer une petite maison et d’y installer sa famille. Au calme, proche de la nature. Elle continue de diriger mais en profite pour dresser un bilan de son existence, besoin d’amour, sacrifice, égoïsme, exister pour ou par les autres, trouver sa place, aimer ou étouffer, espérer être indispensable, peur du vide et de la solitude. Charlène est attaché à son petit monde sur lequel elle a pris l’habitude de régner, elle ne peut accepter aucune défaillance… Un conte cruel où l’égoïsme et la peur du néant mutent un amour total en phagocytose destructrice.

« Mais on n’enferme pas les gens qu’on aime dans la peur, juste pour les garder auprès de soi. Ca ne se fait pas. En tout cas, ça ne s’avoue pas. »

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Fiche #1331
Thème(s) : Littérature étrangère


Anne-Frédérique ROCHAT

Accident de personne
Luce Wilquin

1 | 158 pages | 14-04-2012 | 17€

Charline avait une sœur jumelle, elle la trouvait plus douée qu’elle, toujours la meilleure mais celle-ci mourra en se jetant la première du balcon en pensant pouvoir voler. Leurs parents ne s’en remettront pas, sombreront dans l’alcool et délaisseront Charline. Elle les quittera. Devenue peintre, seule sa peinture l’aide à vivre face à sa culpabilité et à des questions demeurées sans réponse. Pourtant une nouvelle épreuve l’attend : elle ne voit plus les couleurs et la peinture lui devient donc interdite. Elle répond alors à une annonce et part garder le chat d’une vieille dame dans le village où elle a grandi. Pendant le voyage, le train s’arrête pour un suicide, « un accident de personne ». Elle apprend ensuite qu’il s’agissait de Viviane une ancienne petite camarade. Elle décide d’aller à son enterrement et croise ses parents qu’elle considérait, enfant, comme les parents aimants et idéaux. Des liens se tissent entre les parents et Charline, chacun cherchant à combler son manque, le vide laissé par l’être aimé et disparu. Ils se rapprochent, une relation malsaine les unit... fuir... vivre une autre vie. Peu à peu, Charline s’estompe, Viviane réapparaît. Chaque détail ravive un souvenir, rappelle un secret mais cette plongée dans le passé réveillera Charline et la sauvera en la ramenant vers la vie, la couleur et la peinture. Un style épuré et travaillé au service d'un joli et douloureux parcours initiatique pour passer outre les questions sans réponse, les drames familiaux et reprendre le chemin de la vie.

Premier roman

« Si on savait le nombre de choses qui ne changent pas. On ne change pas. On grandit, on mûrit mais c’est toujours le même noyau, le même fruit. »

Ecouter la lecture de la première page de "Accident de personne"

Fiche #1102
Thème(s) : Littérature étrangère