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Alice Ferney - Les autres

Alice FERNEY

Les autres
Actes Sud

532 pages | 21-08-2006 | 22.2€

Une maison, trois générations d'une famille et quelques proches et un jeu "Personnages et caractères". Ce jeu, "susceptibles s'abstenir", offert par Niels à son frère Théo entraîne la famille et ses proches dans une véritable et terrible introspection et analyse : la tension devant la vérité ira croissante, ce jeu est une machine à révélations. Toute famille recèle ses secrets et ses non-dits que le jeu fera voler violemment en éclats : les révélations se succèdent et l'analyse psychologique et comportementale des protagonistes sera impitoyable : connaît-on ses proches ? quelle image ont-ils de nous ? comment nous jugent-ils ? comment pensons-nous que les autres nous apprécient ? De quoi nous jugent-ils capables ? ... Tant de questions rarement posées que le jeu énoncera pourtant.

Alice Ferney décrit la même soirée selon trois modes ou éclairages :
- "Choses pensées" : suite de courts chapitres présentant alternativement le ressenti d'un acteur du vécu de la soirée et ses réflexions
- "Choses dites" : déroulement complet et collectif du jeu
- "Choses rapportées" : un narrateur neutre reprend la partie et éclaire certains faits, comportements, ou dialogues par de nouvelles informations.

Alice Ferney réussit parfaitement cette analyse psychologique familiale collective et a l'art d'explorer les failles de chacun. Ses personnages sont toujours aussi humains, sensibles, vulnérables et attachants. Reste à savoir si vous appliquerez ou non ce jeu en famille !

"Je regarde le journal télévisé. Comme si je pouvais par là m'acquitter de ma présence au monde, mais c'est peine perdue. A mon âge on ne résiste plus aux clameurs mondiales de la violence : on éteint le poste et on pleurt."

"Niels est fier comme un enfant. Il croit que son idée plaît. Pauvre Niels ! Qui se croit si intelligent et irrésistible, et qui a tout sous les yeux pour le croire. Ce qu'il ignore fait de lui un imbécile, mais justement il l'ignore."

"Depuis quand croyons-nous que notre perception du monde est le monde ? Depuis quand sommes-nous si sûrs que la réalité telle qu'elle existe pour nous existe identique pour les autres ?"

"On se tue avec des phrases. On cesse d'exister sous les yeux de celui qui a prononcé les paroles irréparables. Puis on cesse de l'aimer parce qu'il vous a fait disparaître en vous parlant si mal. Tout cela sans un mot après trop de mots."

Fiche #124
Thème(s) : Littérature française


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