« Le langage politique - et avec quelques variantes, cela concerne tous les partis politiques, des Conservateurs aux Anarchistes - est destiné à rendre les mensonges crédibles, à donner une apparence de solidité à ce qui n'est que du vent. »
George Orwell

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

77276263

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Colin Thibert - Torrentius

Colin THIBERT

Torrentius
Héloïse d'Ormesson

128 pages | 06-08-2019 | 15€

Au XVIIème, en plein Calvinisme, à Haarlem, œuvre le peintre flamand, Johannes van der Beeck sous le nom Torrentius. Le peintre, maître de la lumière, excelle dans les natures mortes avec une approche très personnelle mais propose aussi sous le manteau des eaux-fortes pornographiques. En effet, l’homme est un amoureux de la vie, provocateur et séducteur, hédoniste accompli, il apprécie les bonnes bouffes, le vin, la fête, les amis et par-dessus tout les femmes. Alors naturellement il fascine autant qu’il dérange. Les prédicants toujours habillés en noir et ne jurant que par la Bible ne peuvent laisser ce blasphémateur libre. Ils sont prêts à tout pour qu’il avoue et renie ses dires et ses actes du plus anodin au plus symbolique. La torture est un moyen comme un autre qu’ils pratiquent allègrement et efficacement. Au cœur de cette société hypocrite (un seul ami continuera à le soutenir), l’homme n’abdiquera pas, résistera à tous les supplices et réussira à fuir vers l’Angleterre (Charles 1er est amoureux de son art) mais l’homme physiquement meurtri s’est vidé, « Pour n’avoir pas cédé quand ils me torturaient, j’ai cru être le plus fort. Je me trompais. Ils n’ont pas seulement broyé mes chevilles et mes genoux, Charley, ils sont parvenus à briser le ressort qui m’animait. Je ne parviens plus à peindre, j’en ai perdu le goût et l’envie. Je ressemble à un coquillage dont on admire les reflets nacrés, oubliant qu’il n’y a plus rien de vivant à l’intérieur. ». Et le bailli et sa clique n’ont pas dit leur dernier mot ! Remarquable et percutant portrait d’un homme éclairé qui « est toujours allé à l’encontre des idées reçues » ce que les obscurantistes de l’époque n’admettront et lui feront payer cher, un texte qui tisse ainsi des liens évidents avec notre époque.

Ecouter la lecture de la première page de "Torrentius"

Fiche #2385
Thème(s) : Littérature française


Autres livres de Colin Thibert lus par Vaux Livres

Autres comptes-rendus de la librairie Vaux Livres