« En ces temps-là, on détestait ceux qui se portaient mieux que les autres, pas comme aujourd'hui, où l'on déteste ceux qui vont plus mal. »
Milena Agus

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Valérie Tordjman

Valérie TORDJMAN

Une fraction de seconde
Le Passage

1 | 124 pages | 25-08-2008 | 14.2€

Que du texte mais un texte ``photographique’’ sous la forme de trente six poses, trente six négatifs du photographe Enguerrandt (« Il a un sale métier, le plus beau métier du monde, même si quelques-uns le pratiquent comme le plus vieux métier du monde. ») qui, retenu en otage, en profite pour tirer le bilan de sa carrière débutée en 1968 mais aussi de son métier. Photographe ou photographe de guerre ? Ses photos, ses shoots le hantent dans sa cellule. Salaud ou témoin ? Coupable ou témoin ? Engagement ou aveuglement ? Photographe ou guerrier ? L’art est-il le grand absent de ces clichés ? Comment peut-on continuer à vivre devant ces terrifiantes images ? Jusqu’où la honte est-elle supportable ? A quelle lignée de grands photographes appartient-il ? Les nouveaux photographes ont-ils les mêmes préoccupations, les mêmes attentions, les mêmes scrupules que leurs aînés ? Un roman hommage à un homme et à ses doutes, à un métier au cœur de notre actualité depuis longtemps hélas…

« Un photographe montre le réel à hauteur d’homme : à force de tout regarder, on ne peut plus se regarder, dit Enguerrandt. Etre un salaud, il sait. L’horreur des hommes qui sont comme vous, ont des yeux, des pieds et des mains, des père et mère, est sans fond ; et c’est terrifiant. »

Fiche #454
Thème(s) : Littérature française