« Pour les dominants, le plus souvent, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c’était vivre ou mourir. »
Edouard Louis
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Vous avez apprécié « Pike », vous allez adorer « Evasion » qui commence le soir du réveillon 1968 dans une petite ville du Colorado qui vit notamment grâce à sa prison et ses gardiens. Cette nuit là, un blizzard puissant est tombé sur la ville mais les évènements bousculeront néanmoins le terne quotidien de cette Amérique profonde : douze détenus se sont faits la belle et se retrouvent dans la nature ! La machine de guerre se met en branle immédiatement menée par le directeur de la prison, homme à poigne sans aucune limite : morts ou vifs, les douze prisonniers doivent être de retour rapidement, c’est un ordre, et tout est permis, même prendre quelques médicaments pour faciliter la traque et désinhiber quelques freins... Naturellement l’affaire intéresse les journalistes toujours à l’affût de sensationnel et souvent aux ordres des plus forts... Le récit donne chapitre à chacune des parties et la plume de Benjamin Whitmer, la noirceur absolue du propos d’une maîtrise totale, la puissance des personnages tiennent en haleine le lecteur de la première à la dernière page, du grand art ! Mais plutôt qu’un long discours, un court florilège de petits et noirs bijoux :
« Les choses deviennent toujours plus noires. Quiconque n’a pas compris ça vit dans un autre monde. »
« On ne peut jamais cerner personne dès lors qu’il est question de ressentiment. »
« Mais on a toujours ses souhaits dans une main et de la merde dans l’autre... »
« Vivre dans cette ville, c’est comme se faire étrangler, mais très lentement. Le genre de mort lente et suffocante à laquelle on met une vie entière à s’habituer. Et puis on meurt. »
« Rien n’égale la violence que les gens comme il faut sont capables d’exercer au nom de la préservation de la vie comme il faut. »
« S’il y a le moindre truc qui risque de tourner mal, il tourne mal, toujours. Si t’as une toute petite chance dans ce putain de monde, elle t’échappe avant même que tu l’aies vue venir. »
« Quand il buvait, c’était un homme plus plat. Quand il s’arrêtait, c’était un homme plus pâle. On ne gagne jamais. »
« Comment se retrouve-t-on coincé dans une vie qu’on n’a jamais voulue ? Voilà la vraie question. Et elle n’a qu’une seule réponse. Personne ne vit la vie qu’il a voulue. »
« Ce monde est fait pour tenir votre cœur captif le temps qu’il faut pour le broyer. »
« Peu importe combien d’amour il y a dans le monde, cela ne suffit pas. Pas pour la paix ni la lumière ni le soulagement de la douleur. Peu importe combien d’amour il y a dans le monde, cela ne suffit pour rien du tout. »
Fiche #2182
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Jacques Mailhos
Pike est un vieux truand retiré des affaires quand sa fille Sarah est découverte morte et qu’il se retrouve alors le baby-sitter attitré de sa petite fille. Pike a « oublié » pendant de longues années sa fille, mais il n’accepte pas son décès. La mort de Sarah l’entraîne sur les traces d’un flic véreux dans le monde interlope de l’Ohio et du Kentucky. Accompagné de son jeune ami Rory amateur de combats de boxe, le lecteur le suit dans ses péripéties dans les bars glauques à la rencontre des junkies défoncés et en manque, du monde de la prostitution, et surtout de la violence sans retenue et parfois gratuite. Mais Pike est un dur et rien ne peut le stopper, il a décidé d’éclaircir la mort de Sarah et de trouver son assassin et il avance, tranquillement, implacablement, presque sereinement et n’hésitera pas à supprimer ceux qui se mettront en travers de son chemin. Une couverture noire, pour un roman noir, digne des meilleurs titres de Bruce Springsteen ! A quand l’adaptation cinématographique, elle ne fait aucun doute !
Premier roman
"Il est possible d’échapper à sa bonne éducation. Il est possible d’échapper à peu près à tout, si on y met du sien."
"Un rêve est un hachoir à saucisse qu’on alimente en y pressant sa vie."
Fiche #1201
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Jacques Mailhos