« Le malheur sait aussi bien diviser que rapprocher les humains. Il suffit d’un rien, d’un geste, d’un mot, du silence même, pour que l’on bascule d’un côté ou de l’autre. Dans l’horreur ou la générosité. »
Louis-Philippe Dalembert
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La vie de Paul Solveig s’effrite et tourne en rond. Sa femme s’échappe et un robinet de son appartement fuit. Le plombier qui le sauve laisse tomber une photographie que Paul trouve exceptionnelle, cadrage particulier, lumière étonnante... De l’art. Alors Paul décide sur un coup de tête ou un coup de dés de franchir le pas d’une autre vie, tout quitter, même s’il aime encore sa femme, pour se reconstruire, se redécouvrir, et partir à la recherche de ce photographe et de cette femme, la mère du plombier, disparue sous le régime communiste. Direction Blednice, une petite ville de Moravie. Voyage vers l’inconnu, il ne connaît ni le pays, ni la ville, ni la langue, mais lui, Paul Solveig, se connaît-il vraiment ? Or Paul n’est pas un détective, néanmoins il sait qu’il ne repartira pas sans les réponses qu’il est venu chercher. Rapidement, Paul fera de belles rencontres qui l’aideront dans son enquête mais aussi à appréhender la culture tchèque en lui offrant les clés du pays et de leur maison. Une enquête souvent ubuesque et drôle, frisant parfois le conte, sur le chemin d’une anonyme perdue dans un régime autoritaire, mais aussi un hommage appuyé à l’art, la musique, le cinéma et la littérature tchèque (mais pas que) qui font de nous ce que nous sommes et peuvent parfois nous sauver.
Ecouter la lecture de la première page de "Le silence des carpes"Fiche #2624
Thème(s) : Littérature française
Ségurian est un petit village de montagne, au cœur de la nature, intact, isolé : « On est une race, un bois… C’est qu’on vient d’un pays à l’intérieur d’un pays comme la langue chante son accent local, son vocabulaire, une autre langue au fond de la langue, d’autres hommes parmi les hommes. C’est la terre qui décide ici… On est un bois, un bloc, une race. ». Le loup rôde, les chasseurs veillent, la loi, c’est eux. Et puis un étranger pousse les portes le jour de la fête du village, la Saint-Barthélemy et sa procession. Pas si étranger que ça, ses parents habitant le village. Mais il est parti très jeune et Guillaume Levasseur revient bien décidé à installer une bergerie. Mais pourquoi ce retour tardif ? Il est obstiné, travailleur et rien ne devrait l’empêcher de faire paître son troupeau aux alentours. Néanmoins les chasseurs donc le village ne voient pas son arrivée d’un bon œil,« un empêcheur de chasser en rond », et ne sont pas prêts à partager l’espace sauvage où le sanglier est traqué. Les moutons et leurs chiens pourront-ils cohabiter ? Alors tout naturellement, deux clans se forment. Les rumeurs, petites mesquineries et méchancetés s’enchaînent. Quelle sera l’étape suivante ? Guillaume pourra-t-il résister aux pressions et rester du côté de la loi ? Jusqu’où chaque camp est-il prêt à aller ? Qui pourra pacifier la situation ? Il faudra attendre cinq nouvelles processions, cinq années tendues et dangereuses, pour connaître le dénouement. Un superbe (et noir) récit, un affrontement obscur et violent au cœur d’une nature protégée. Le style parfait maîtrisé et lumineux rend compte aussi bien des sentiments, de l’âpreté du travail, de la psychologie de chaque personnage, de leur frustration, de leur colère, de leurs envies, de leurs rêves que de la beauté de l’écrin de nature environnant le village.
« L’hiver replie les âmes sur elles-mêmes, rétracte les envies comme les coins d’une vieille lettre jetée aux flammes. »
Fiche #2493
Thème(s) : Littérature française