« Voilà pourquoi nous sommes si dépendants de la dame au pelvis. Un poulain marche dès la naissance, un babouin sait s’arrimer au dos de sa génitrice : très vite les bêtes oublient leurs mères. Il n’y a que nous qui nous y accrochons tels des vampires. Les bébés sont des monstres prématurés dans lesquels rien ne fonctionne, des ni-faits-ni-à-faire, dont la totale absence de défense vis-à-vis de l’extérieur est effrayante. Un bébé n’a rien d’admirable, un bébé est une erreur que l’on veut bien corriger. »
François Beaune

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Pierre Chavagné

Pierre CHAVAGNÉ

La femme paradis
Le Mot et le Reste

1 | 145 pages | 22-01-2023 | 18€

Dès les premiers mots, la tension et les questionnements s’installent, certaines réponses apparaîtront discrètement au fil du récit. Une femme mystérieuse vit seule (retrait volontaire ou survivante d’une apocalypse ?), isolée, perdue au coeur de la nature. Toujours sur le qui-vive, la méfiance, la vigilance et la lutte pour la vie, pour la survie. Cueillir, tuer pour se nourrir, tuer pour se protéger, toujours dans le respect de la nature. Une nature sauvage qu’elle a apprivoisée et qu’elle connaît parfaitement. Pas d’artifice, retour à l’essentiel « … elle tient la culture pour ennemi de la nature. », pas de faux-semblants, « … accepter d’être au monde et travailler à sa propre survie jusqu’au soir. Et le lendemain, recommencer. ». Amnésie volontaire, amnésie subie ou femme sans passé, elle n’a aucun souvenir, elle est dans le présent, à l’affût, « Seul le présent est dangereux ; le passé n’est plus et le futur n’existe pas encore. ». Pourtant, un coup de feu au loin lui rappelle qu’elle n’est pas seule, pas question de voir quelqu’un l’approcher mais ce coup de feu va néanmoins fissurer sa carapace donnant lieu à cette confession... Un récit tendu, tragique comme la destinée humaine, beau et violent comme la nature sauvage, fascinant, questionnant et dérangeant.

« … on a beau dire, la tristesse, c’est ce qui meurt en dernier. »

« La somme de la sagesse humaine a précipité le monde à sa fin. »

Ecouter la lecture de la première page de "La femme paradis"

Fiche #2968
Thème(s) : Littérature française