« Tout serait tellement plus simple si les êtres humains culpabilisaient à bon escient. »
Maria Ernestam
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Raphaël JERUSALMY
Sauver Mozart, le journal d'Otto J. Steiner
Actes Sud
1 | 90 pages | 23-02-2012 | 17.1€
Le journal d’Otto J. Steiner s’étend sur la période de juillet 1939 à août 1940. Otto est un patient d’un sanatorium autrichien. Peu de visites, un fils disparu, la musique comme unique compagne, Otto est un expert, critique musical et son ami Hans vient encore régulièrement requérir son aide, ses avis. Les Nazis apprécient la musique, concerts, accompagnements de défilés ou autres manifestations et Otto les croise de loin, lui, « le poids mort » aux origines troubles (« Je ne suis ni juif, ni non-juif. ») qui regrette que la musique se range derrière ce pouvoir autoritaire. La peur atteint même les chambres, le docteur dirigeant l’établissement doit parfois donner des gages au pouvoir… Mais que faire depuis ce lieu contre Hitler et son pouvoir ? Chaque année, le Festspiele est organisé, les plus grandes huiles sont là, la programmation musicale et son interprétation ne souffriraient d’approximation. Otto ne manquera pas l’occasion et l'histoire aurait pu basculer, il s'en fallut de peu ! Et puis, un jour, les militaires occupent l’établissement. Soigner les malades n’est plus une priorité. Comme partout en Europe, le quotidien des malades devient oppressant, risqué, oppressant et Otto saura sereinement en rendre compte et participer à sa mesure à la résistance. En mêlant musique et maladie, Raphaël Jerusalmy offre une description singulière et maîtrisée non sans humour des premières années du nazisme en terre autrichienne.
« Nous sommes tous esclaves des mots »
« Les instruments devraient se taire. Les ténors, les violonistes. Ne pas être complices de tout ça. Par pudeur. »
Fiche #1079
Thème(s) : Littérature française