« C’était le problème avec les femmes qui cessaient de vous aimer : le voile de l’enchantement se dissipait et elles voyaient clair en vous. »
Claire Keegan
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La combustion humaine retrace la trajectoire d’un éditeur suisse. Désabusé, amer, entre désespoir total et espérance ténue, entre mépris et incompréhension, en quête permanente de reconnaissance, il décrit le petit monde littéraire auquel il participe avec férocité, les auteurs, les éditeurs, la presse, les lecteurs, les libraires, les prix littéraires, il n’épargne personne, pas même lui-même. Face aux désirs incontrôlables d’écriture de tous ses contemporains, l’éditeur est solitaire, juge suprême subjectif noyé dans ces flots de mots, il doit choisir, élire, défendre, promouvoir… danse éreintante et infinie au rythme effréné ! Et en plus, l’éditeur maintenant doit aussi gérer les réseaux sociaux et sa multitude de messages plats et sans intérêt où chacun néanmoins a son avis évidemment digne d’intérêt ! A lire notamment par tous les écrivains en herbe avant de proposer leur excellent et incontournable manuscrit à un éditeur ou à un libraire !
Ecouter la lecture de la première page de "La combustion humaine"Fiche #1441
Thème(s) : Littérature étrangère
L’ombre et la folie de grands écrivains accompagnent tant dans l’écriture que dans les thèmes abordés ce « road-movie » d’un jeune Européen déboussolé aux Etats-Unis. Arrivé à Los Angeles, entre introspection et observation, autoportrait et portrait d’une Amérique à vau-l’eau, le jeune homme d’à peine vingt ans se livre, voyage, observe, participe, analyse, critique, interroge, aime, exècre… Voyage initiatique, parti pour ne pas revenir, il retrouvera pourtant la famille, les amis et le sempiternel et classique récit imposé du retour du grand voyageur, mais heureusement Quentin Mouron est à la plume et même cet ultime exercice sera singulier !
« On vend du rêve, c’est bien vrai – on sait aussi vous le reprendre. »
« Quand je joue, je sais pourquoi je joue, quand je vis, je ne sais pas pourquoi je vis. »
« Au fond, c’est l’habitude du malheur qui nous le rend incontournable. »
« La seule liberté, la minuscule – mais l’unique – c’est de se tromper soi-même, et d’abuser les autres. »
Fiche #1249
Thème(s) : Littérature étrangère
Notre-Dame-de-la-Merci est un village de la forêt québécoise. Au cœur de l’hiver, trois personnages se dévoilent dans leurs solitudes avec l’éclairage périodique du narrateur spectateur. Deux hommes, une femme, triangle amoureux éternel. Odette, femme singulière qui a logé quelques temps en prison, veuve d’un mari Hells Angels qui a prouvé que le ridicule pouvait tuer, continue de vendre quelques enveloppes remplies de cocaïne. Daniel étouffé par sa mère a vu ses femmes disparaître en lui laissant enfants, déneige la semaine et amoureux d’Odette a accepté de distribuer discrètement son courrier. Reste Jean, la figure du mal, qui fantasme ses sales coups, peine à ravaler sa violence et rêve d’un départ vers des cieux plus ensoleillés. Les trois destins sont liés, l’issue connue, et rien de les fera dévier, ils le savent, le lecteur le sait comme le narrateur et l'auteur, et pourtant, malgré cette impuissance partagée, l’espoir subsiste. Drame de la vie, drame de la solitude, drame contemporain, triste drame, une noirceur maîtrisée par une vraie écriture et une construction originale. A découvrir.
« L’amour lui est venu plus tard. Comme le sel sur la plaie. »
« Les villes sont pavées de faits divers. Et les pavés sont anonymes et se ressemblent. On leur marche dessus sans plus s’en rendre compte. Peut-être qu’ils aimeraient se déceler, grandir, vous tendre un croc-en-jambe, que vous vous étaliez ? Sans doute qu’ils aimeraient vous forcer à les voir. Les pavés des villes crient. L’évidence qu’on évite. »
« Le cri qu’on étouffe n’est qu’un silence de plus. Il y en a plein les rues, les métros, les usines, de sans épaisseur ces êtres qui frôlent les murs et les gens. Qui ne disent rien. Qui se ravalent sans cesse. »
Fiche #1155
Thème(s) : Littérature étrangère