« On souhaite toujours ce qu’il y a de mieux pour son enfant, et le mieux est le plus souvent d’être comme les autres, de ne pas trop sortir du lot, de ne pas être bizarre ou différent. »
M.T. Edvardsson

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Pascale Robert-Diard

Pascale ROBERT-DIARD

La petite menteuse
L'Iconoclaste

1 | 235 pages | 26-07-2022 | 20€

Lisa se rend dans le cabinet d’avocats d’Alice alors que son procès va être jugé en appel : Marco accusé de l’avoir violée alors qu’elle était en troisième a été condamné à dix ans de prison malgré ses dénégations. Pour ce procès, ses parents avaient fait appel à un ténor du barreau, mais aujourd’hui majeure, elle veut cette fois choisir une femme et qu’Alice la défende. Alice se souvient de ce procès et flattée, elle accepte d’assurer sa défense. Rapidement, Lisa lui avoue son mensonge, elle n’a pas été violée. Un autre contexte, un autre procès. « Mes clients, quand je les défends, je les aime. Mais pas avant et plus après. ». Alice est avocate, pas juge, alors Alice défendra Lisa. Chacun a droit à une défense, Marco quand il est accusé de viol, Marco lorsque le mensonge de Lisa sera dévoilé, Lisa quand elle accuse Marco, Lisa quand elle reconnaît son mensonge. La justice est là pour démêler les fils, acceptant le doute qui n’a néanmoins plus beaucoup d’espace. Accepter ce doute ce n’est pas remettre en cause son attachement à la vérité, simplement il doit toujours être pour la mettre à jour, la faire jaillir. On suit avec intérêt tout le processus du travail d’avocat, Alice se confrontera au passé de Lisa en libérant sa parole : ses années de collège (« Le collège, c’est la guerre. ») où elle était mal dans sa peau, des années tendues, violentes, des années de souffrance qui ont transformé ses secrets et son mal être en mensonge ; ses relations avec les adultes qui en souhaitant la protéger l’ont peut-être menée sur ce chemin du mensonge. Alice va devoir décrypter « le piège infernal » qui s’était refermé sur cet adolescente perdue. Le pari était risqué et c'est une vraie réussite, sans jugement péremptoire, sans prise de position définitive à part celle de la vérité, sans remise en cause de la parole des femmes, une réflexion sur la justice et la recherche toujours nécessaire de cette vérité : « Parce que tu crois qu’il y a un moment pour la vérité. »

« Prendre connaissance des évènements d’une époque à travers les documents judiciaires, c’est comme étudier les étoiles en regardant leur reflet dans un étang. »

« Si l’ennui devait comparaître un jour devant la justice, aucun palais ne serait assez grand pour accueillir tous ceux qui ont des compte à lui demander. »

« Pourquoi devrait-on douter davantage d’une jeune fille qui se rétracte que d’une jeune fille qui accuse ? »

« Plaider, finalement, c’est comme nager dans une eau froide et agitée, une lutte physique contre les éléments contraires. »

Ecouter la lecture de la première page de "La petite menteuse"

Fiche #2866
Thème(s) : Littérature française