« Un homme, ce n'est jamais insignifiant dans une demeure. »
Fatou Diome

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Le Nouvel Attila

Andreea RASUCEANU

Une forme de vie inconnue
Le Nouvel Attila

4 | 320 pages | 10-07-2023 | 21€

Rencontre avec trois femmes, trois femmes qui n’ont pu, elles, se rencontrer alors qu’elles ont habité la même rue. Une rue de Bucarest (personnage principal du roman) mais à des époques différentes. Trois femmes et une histoire de Bucarest. Ces trois femmes ont aussi en commun d’avoir perdu un proche, d’avoir ressenti un séisme lors de cette disparition mais d’avoir souhaité avancer, retrouver espoir. Chacune souhaite bâtir, qui une église, qui une maison, qui une famille. Bucarest baigne dans la religion orthodoxe et a vu passer moult envahisseurs digérant certaines de leurs influences. L’auteur nous fait donc voyager dans le temps, dans l’intimité de ses personnages avec comme point d’ancrage Bucarest et nous en offre une monographie bien singulière et passionnante.

« Il n’est pas vrai que le temps guérit toute blessure. Qu’il apporte l’oubli. Ce n’est pas le temps qui diminue la souffrance, c’est la souffrance qui diminue le temps. »

« C’est stupide. Toute la vie on s’efforce de s’éloigner de ses parents et on finit, au fond, par leur ressembler. »

Ecouter la lecture de la première page de "Une forme de vie inconnue"

Fiche #3042
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florica Courrioil


Myriam MADJIDI

Pour que je m'aime encore
Le Nouvel Attila

3 | 210 pages | 01-08-2021 | 18€

L’adolescence est l’âge des découvertes, des apprentissages, l’âge des rêves qui parfois perdurent et d'autres fois s'étiolent puis disparaissent, période fondatrice, toujours inoubliable qui marque souvent un premier départ. Celle qui se confie à nous est d’origine iranienne et vit à Drancy. Elle nous dévoile tout, son enfance, son adolescence, sa famille, l’école, ses rencontres, ses amies, ses amis, les tensions et moqueries des cours d’école, la pauvreté, l’ignorance des codes de monde vivant de l’autre côté du périph, son envie d'ascension sociale, ses rêves et espoirs. C’est aussi l’âge des doutes où le regard de l’autre est peut-être encore plus pesant, alors ses origines, sa pauvreté, son apparence, ses poils et ses cheveux, il va falloir les accepter et le combat sera âpre. Mais cette adolescente là sait rapidement prendre de la hauteur et du recul et surtout conserver un humour dévastateur et salvateur. Reste l’ennui parfois, mais qui a dit que l’ennui est uniquement un problème surtout s’il mène à créer son monde intérieur et à la rencontre des livres, des histoires, « ... il fallait partir de la banlieue qui étrangle à petit feu les rêves tapis au fond de soi. », parcourir le monde, toucher du doigt certains de ses rêves, rencontrer les autres, ailleurs, mais les braises couvent toujours et parfois l'évidence est de revenir sur les lieux de son enfance, retrouver son espace et son monde. Une chronique sociale débordante de vie, réaliste, évitant le misérabilisme sans gommer les difficultés au jour le jour et surtout souvent drôle.

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Fiche #2723
Thème(s) : Littérature française


Céline SERVAIS-PICORD

Offshore
Le Nouvel Attila

2 | 212 pages | 28-04-2021 | 18€

Ralph est mort, assassiné par des pirates au large du Nigeria. Il était jeune et parcourait le monde à la recherche de l’or noir. Alors la femme qui l’a aimé décide de partir sur ses traces pour le retrouver, le trouver, le rencontrer à nouveau : grand écart entre l’Islande, Ralph dévorant les sagas islandaises du Moyen Âge, et l’Afrique, lieu où Ralph vivait ses aventures, exploitant les richesses d’une autre terre. Aventurier lucide, virant parfois au mercenaire, il connaissait les dangers de son engagement comme l’exploitation outrancière de l’Afrique par l’Occident. Elle les vivra également épaulée par un nganga (guérisseur), découvrira les croyances nordiques ou africaines comme les mythes et légendes, les modes de pensée, notre dépendance absolue au pétrole et la fascination totale de Ralph pour ce liquide visqueux, notre refus de reconnaître notre impact sur l’Afrique et la planète continuant de « fermer les yeux sur les conséquences redoutées », refusant toute évolution remarquable. Récit d’un voyage initiatique qui aimante le lecteur notamment par la variation du style, permettant de vivre le deuil d’une histoire d’amour, un vibrant hommage amoureux à Ralph, l’homme englouti par l’or noir et l’aventure.

Premier roman

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Fiche #2675
Thème(s) : Littérature française


Isabelle FLATEN

La folie de ma mère
Le Nouvel Attila

1 | 125 pages | 22-03-2021 | 15€

La fille décrit « La folie de ma mère » en commençant par le début, depuis son plus jeune âge, une relation mère-fille qui se noue difficilement dès les premiers instants. Le père meurt rapidement, sans regret, « Il ne m’adressait pas la parole mais des torgnoles », il sera absent, mais qui sera vraiment son père ? La mère est enseignante et féministe, une femme libre qui entend bien le rester. Alors comment accepter, accueillir une petite fille, puis deux… Une forte personnalité imprévisible, instable et excessive qui bascule peu à peu vers la folie, peu d’amour, peu de tendresse, peu d’écoute : il est temps que la petite fille, l’ado puis la femme lui parlent, l’interpellent, la questionnent, reviennent, sans accusation, sur ces secrets, ces silences, ces non-dits qui les ont accompagnées. Seuls points communs qui auraient pu les réunir, ou qui les réunit, la littérature et l’écriture, et « La folie de ma mère » le prouve. Une douloureuse déclaration d’amour que le style travaillé et épuré rend percutant et haletant.

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Fiche #2653
Thème(s) : Littérature française





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