« Nul n’échappe au pouvoir de la détestation. Il y a toujours quelqu’un pour détester quelqu’un. »
Lyonel Trouillot
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Ramón, 50 ans, est avocat, donc la parole, l’éloquence sont au cœur de son métier, de sa vie. Ramón vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer à la langue, « … une décision simple en apparence – vivre ou mourir – mais loin d’être évidente… » autrement dit attendre la mort ou choisir l’opération, une amputation de la langue et la perte de la parole. « Les mutations » s’attache à détailler le bouleversement dans la vie de Ramón et de ses proches suite à cette opération, tant sur le plan physique que sur les plans psychologique, social, financier ou familial… Carmela, sa femme, Paulina, sa fille, et Mateo, son fils, vont apprendre à connaître le nouveau Ramon (« Concentrés sur leurs objectifs scolaires sans pour autant renoncer à leurs hobbies respectifs, la masturbation et le karaoké, ils n'avaient pas remarqué la détresse de leurs parents. »). Il est maintenant accompagné de son perroquet, Benito, qui, lui, parle, et en profite pour proférer insultes, injures et autres propos salaces. Ramón a accepté l’aide d’une psy, Teresa, elle-même atteinte d’un cancer, qui fait tout pour épargner la douleur à ses patients. Il continue de rencontrer son oncologue plus préoccupé par la reconnaissance de ses pairs et sa notoriété que par la guérison de Ramón. Un sujet difficile abordé avec un angle singulier, des personnages hauts en couleur et un humour souvent noir et cinglant.
Premier roman
« Sartre disait que l’enfer, c’est les autres, et il avait raison. Le problème, c’est que parfois, je suis une autre, donc mon propre enfer. »
« La médecine est un métier rudimentaire et en grande partie intuitif, dont on ne peut pas espérer des résultats toujours probants. »
Fiche #2515
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon
Javier Mallarino est une référence en Colombie, craint par certains, adulé par d’autres, célèbre caricaturiste, son influence et son pouvoir sont grands et reconnus, et le pays va lui rendre un hommage appuyé et le décorer. Il représente la mémoire politique du pays. Pourtant, des années plus tôt, il a vécu et participé à un évènement lors d’une soirée privée qu’il s’est empressé d’oublier. Et lorsque la jeune Samanta vient frapper à sa porte des années plus tard, le passé resurgit et va l’interroger sur sa mémoire, sur la mémoire, le pousser à réfléchir sur son pouvoir (ses limites et ses excès), à un examen de conscience franc et douloureux qui croisera l’Histoire du pays et son histoire intime et personnelle. Une belle découverte, profonde, féroce et dense, sur un thème au coeur de l’actualité !
« La mémoire est vraiment bizarre : elle nous permet de nous souvenir de ce qu’on n’a pas vécu. »
« Parce que, dans ce pays, on ne devient quelqu’un que lorsque quelqu’un d’autre cherche à te faire du mal. »
« Les caricatures peuvent forcer la réalité, pas l’inventer. Elles peuvent déformer, jamais mentir. »
« Une tribu indigène du Paraguay, ou peut-être de Bolivie, pense que le passé est devant nous, car nous le voyons et nous le connaissons, alors que l’avenir est derrière : tout ce que nous ne pouvons ni voir ni connaître… Il faut affronter le futur. C’est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons. »
Fiche #1516
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon
Côte mexicaine paradisiaque, enfin presque : « Ici, la réalité est déjà déformée. » Enlèvements, assassinats, drogue. Et même sur ces dérives, un peu d’imagination, pas de scrupules et il y a du fric à se faire ! Mario Müller, ancien rocker, l’a compris et crée un complexe touristique antre de la terreur, « … on vivait dans la Pyramide et que ce complexe touristique était censé représenter la Ville. On était isolés, en marge de tout. ». Les activités proposées aux touristes avides d’émotions fortes sont singulières, le GO est imaginatif ! Pourtant, lorsque Tony, un ancien compagnon de son épopée musicale arrive, la petite communauté tremble… Assassinat, enquête, flic pas très net... Un huis clos tendu enclin à une plongée au plus profond de la noirceur de l’âme humaine et de la société mexicaine.
« Les Etats-Unis ont toujours une guerre à te proposer pour expier tes fautes. »
« Le prix à payer pour tout ce que j’avais consommé, c’était la réalité. »
« Le tiers-monde est là pour sauver les européens de l’ennui. »
Fiche #1405
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon, Juliette Barbara
Fernanda GARCIA LAO
La peau dure
La Dernière Goutte
2 | 181 pages | 27-05-2013 | 16€
Violeta galère dans son métier (elle est actrice), ses amours, ses relations aux autres. Même sa main la fait souffrir atrocement et elle accepte l'opération. Quand elle se réveille dans son lit d’hôpital avec une nouvelle main greffée, ce n’est qu’une étape de plus ! Mais quelle étape ! Pourra-t-elle un jour l’accepter Elle, cette Main étrange et intrigante, se reconstituer et ne faire plus qu’un. Pour cela, elle se lance dans une enquête noire, morbide, rocambolesque pour trouver son ancienne propriétaire puis connaître son passé, ce qu’elle a fait, les évènements auxquels elle a participé, ses blessures… et enfin s’accepter.
« La provocation n’est pas une fin en soi mais un système de pensée. »
Fiche #1307
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon
Antonio Yammara et l’énigmatique Ricardo Laverde se sont rencontrés dans une salle de billard. Ricardo intriguait et attirait Antonio jusqu’au jour où dans la rue, Ricardo se fait assassiner et Antonio est grièvement blessé. Malgré l’aide de sa famille qu’il adore, Antonio en reste traumatisé. Une angoisse latente le mine continuellement. Deux ans après, Maya, la fille de Ricardo, l’appelle. Elle n’a pas connu son père et espère compléter et comprendre l’histoire de ses parents. A partir de cette rencontre, Maya et Ricardo se lanceront dans une véritable enquête (à rebondissements) concernant autant Ricardo que l’histoire de la Colombie, de Bogota et de ses trafics, une histoire violente, sans limite qui a écrasé une génération complète. Avec son écriture aussi limpide que précise, Juan Gabriel Vasquez plonge le lecteur dans cette quête du passé, son acceptation pour espérer atteindre une certaine sérénité.
Ecouter la lecture de la première page de "Le bruit des choses qui tombent"Fiche #1190
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Gugnon