« Le patriarcat est bien trop enraciné. C’est un cancer incurable. Le vote aux femmes ? Une chimère. Nous sommes traitées comme le fou, l’enfant, le vagabond et le criminel. »
Cécile Chabaud
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Samira Sedira a même oublié l’odeur des planches qu’elle a pourtant longuement foulées et puissamment respirées. En effet, après une formation de comédienne, elle a joué de nombreux rôles, fréquenté moult salles de théâtre. Et puis, un jour, tout s’arrêta, le rideau tomba et personne ne fut là pour le lever. Plus de rôles, plus de travail, plus rien, exclusion, solitude et isolement s’installent progressivement. Sans identité, sa vie se délite. Le chômage, fin de droits, retour au boulot, et elle s’engage comme femme de ménage. Les souvenirs reviennent. L’exil de ses parents, leur sacrifice, son obligation de réussir, sa mère qui ne s’est jamais intégrée, l’impression de revivre son calvaire aujourd’hui avec en plus un sentiment de mépris de soi et de culpabilité face à cet échec qui semble établir que rien ne bouge, seule demeure l’attente, l’attente de dignité, de reconnaissance, de travail, de son pays, du retour… Ce témoignage sincère et direct est sensible, émouvant, intense tant dans l’émotion qu’il suscite que dans la multitude des thèmes abordés (l’exil, le travail et le chômage, les femmes exilées, les enfants d’immigrés, la réussite, le monde du théâtre, le salariat et les petits boulots…).
Premier roman
Fiche #1301
Thème(s) : Littérature française