« Essayer de connaître un autre être humain me semble aussi impossible, et aussi ridicule, qu’essayer d’attraper l’ombre d’une hirondelle. »
Rabih Alameddine

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

93702394

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Valter Hugo Mãe - L'apocalypse des travailleurs

Valter Hugo MÃE

L'apocalypse des travailleurs
Métailié

199 pages | 09-09-2013 | 18€

Maria da Graça est femme de ménage, marié à un marin médiocre qu’elle tente d’empoisonner, gentiment… Elle est au service de monsieur Ferreira, un vieux cochon qui la viole allègrement et régulièrement. Mais Maria trouve ça pratiquement normal, voire y prend même quelques plaisirs. En outre, l’homme est cultivé, et il lui parle de Goya, Rilke, Bergman ou Mozart, de grands hommes capables d’impressionner Dieu. Or Maria a maintenant quelques soucis avec Dieu, ou plutôt avec Saint-Pierre qu’elle rencontre chaque nuit dans ses rêves surtout après le suicide de Ferreira. Elle souhaite ardemment le rejoindre et Saint-Pierre n’est pas totalement convaincu (« quel provocateur ce saint pierre, quel salaud ») et ne lui prête guère attention mais Maria n’est pas femme à se laisser faire, "je ne suis pas femme à fuir mes obligations" ! La meilleure amie de Maria, Quiteria, est également femme de ménage. Même cruauté de la vie (« … je ne peux me payer que la mort, la vie est trop chère pour moi. »), même âpreté et difficultés mais aussi même quête de bonheur, même désir de vivre, d’aimer et de sexe. Quiteria se prostitue et tombe amoureuse d’un Ukrainien étrange, déglingué vivant un exil douloureux. Seul le petit chien, Portugal, qu’elle a recueilli, semble serein et regarde tout ça avec calme sans porter aucun jugement. Un portrait cru et direct d’une société portugaise où le peuple se débat vigoureusement dans des difficultés immenses mais que la quête d’amour aide à survivre. Le style est vif, rythmé et singulier, l’humour décapant et les personnages atypiques et attachants.

« … ce qui nous sauve c’est que nous sommes tellement en bas de l’échelle que nous n’avons même plus à craindre de tomber plus bas, nous y sommes déjà, par nature. notre chemin ne peut que remonter. »

Ecouter la lecture de la première page de "L'apocalypse des travailleurs"

Fiche #1354
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Daniel Schramm


Autres livres de Valter Hugo Mãe lus par Vaux Livres

Autres comptes-rendus de la librairie Vaux Livres