« C’est pas l’envie qui est parti, pas exactement. C’est le désir. Elle a perdu le désir. Et sans le désir, on n’est plus rien. Mais le désir de quoi ? Le désir tout court. C’est une force qui nous projette au-delà de nous-mêmes. Une chose irrésistible qui donne des rêves. C’est ce truc qui nous fait pleurer de rage parce qu’on n’est pas encore ce qu’on aimerait être. C’est le désir. Le désir tout court. Il inspire tout. »
Joséphine Tassy

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Catherine Mavrikakis - Oscar de Profundis

Catherine MAVRIKAKIS

Oscar de Profundis
Sabine Wespieser

306 pages | 17-08-2016 | 21€

en stock

Notre monde est en train de s’éteindre. Même le ciel est de la partie. Un gouvernement mondial s’est mis en place et feint de continuer de maitriser la destinée de tous. La division de la société a atteint son paroxysme. Les nantis semblent ignorer l’état de la société, se protègent et continuent leurs occupations volages en ignorant les gueux qui occupent les rues, survivent, ont pour la plupart accepté leur destin et attendent la mort (« Ils avaient appris à se voir comme des rats en sursis. Ils ne possédaient aucune légitimité à être. »). Dans ce contexte, Oscar de Profundis, une rock star à l’échelle mondiale, entre la folie et la mégalomanie, arrive à Montréal, la ville qui l’a vu grandir. C’est dans cette ville qu’il a vécu son plus grand drame qu’il n’a pas oublié, la mort de son petit frère. Son entourage, aux petits soins, a réglé à la seconde près, son séjour. Néanmoins, la période est mal choisie ! La maladie noire s’est déclarée dans la ville. Etonnamment, elle n’atteint que les gueux qui meurent dans d’atroces souffrances. Il faut donc attendre qu’elle fasse son travail puis nettoyer la ville ! Ca se complique lorsque l’état d’urgence est déclaré et que quelques irréductibles plutôt que d’attendre la mort en faisant la fête décident de prendre en main leur destin… Catherine Mavrikakis grâce à deux portraits extrêmement contrastés nous livre un conte apocalyptique noir qui décrit un monde en perdition qui a abandonné toute ambition d’humanité.

« Leur destin était de disparaître. Contre eux, il n’y avait pas à signer de déclaration de guerre ou encore à fomenter à la hâte quelque holocauste. Il suffisait de laisser la vie aller. Les plus faibles se trouveraient éliminés avant la fin du monde. C’était la loi. Le ciel absent, occupé à s’éloigner de la Terre, en avait décidé ainsi. »

« Les touristes avaient afflué : en voyage, l’encanaillement et le danger acquièrent un attrait incomparable. »

« Trois ou quatre immenses compagnies géraient l’ensemble des ressources de la Terre en diversifiant leurs marques de commerce pour que les populations nanties n’y voient que du feu. Les êtres qui ne pouvaient s’accommoder de cet état de choses étaient devenus des parias ou des fous… »

« L’uniformité et l’homogénéité des esprits et des corps étaient les garanties de la stabilité de l’Etat. »

« … elle pensait, malgré ses études de médecine, sa culture humaniste d’autodidacte et sa foi dans la raison, que des heures meilleures, si elles voyaient le jour, devraient passer par l’horreur apocalyptique qu’elle et les siens connaissaient. Dans les derniers temps, la fin du monde était devenue l’unique espoir pour un être comme Cate. »

Ecouter la lecture de la première page de "Oscar de Profundis"

Fiche #1829
Thème(s) : Littérature étrangère


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