« L’art de ne pas faire ce qu’on attend de vous exige la précision du chirurgien et l’entêtement du fou. »
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Alex Taylor - Le sang ne suffit pas

Alex TAYLOR

Le sang ne suffit pas
Gallmeister

320 pages | 11-04-2020 | 23€

Hiver 1748, parti depuis un an accompagné par son chien féroce au sang de loup, Reathel, devenu un voyageur après la mort de sa femme et de son enfant, arrive dans les Crazy Jack Mountains (ouest de la Virginie) non loin de Bannock. En plein territoire shawnee. Tout le monde cohabite dans cette « …terre pleine de ténèbres, de danger et de sang… » : quelques meurtres et massacres, quelques scalps, quelques ventes d’humains et d’enfants… A Bannock, le médecin et l’aumônier font leur loi. Les Shawnees sont encore craints mais leur chef Black Tooth sait que son peuple vit ses derniers jours : « L’homme blanc ne quittera pas ma terre. Il n’est pas de quantité d’or suffisante pour lui… L’or est comme un dieu à ses yeux. Il n’en a jamais assez. » Avant de mourir, il exige un dernier enfant blanc. Il veut l’enfant que Della, « une beauté de sang-mêlé », est en train de porter. Or, celle-ci a disparu avec un Allemand dans la montagne. Les deux frères Bertram, avec son œil de verre, et Elijah, ne quittant jamais sa pipette de laudanum, partent à leur recherche. Mais Reathel les a déjà croisés par hasard et la vision de cette femme enceinte réveille chez lui des sentiments disparus depuis longtemps. « Le sang ne suffit pas » décrit donc la traque autour de cette femme et de son enfant, des hommes prêts à tout, mais aussi en compétition avec une ourse solitaire en quête de sang et de chair humaine. Un western brut, âpre, violent où Alex Taylor décrit aussi parfaitement les sentiments (ou ressentiments), la psychologie de ses personnages que leurs actions et comportements, les images défilent comme dans un film et plongent le lecteur au plus profond des périlleuses montagnes enneigées et de la noirceur humaine.

« Si l’homme tirait une fierté quelconque, ce n’était pas de son travail, mais de sa férocité. »

« Et les hommes paient pour les mensonges qui chantent une douce musique à leur oreille. »

« On ne connaît jamais la force d’attraction de la vie jusqu’à être confronté à la mort. »

« … car en chaque homme existe une vaste contrée où les mots sont bannis et le monde interdit de séjour, une contrée bien-aimée quand bien même c’est une contrée de désolation. »

« Quoi d’autres, sinon des cicatrices, pouvait rendre la mesure d’un homme et de ce que son âme avait enduré ? A quelle autre aune que la souffrance pouvait-on juger une vie ? »

« La seule richesse à tirer de la douleur, si richesse il y avait, était une capacité à supporter une douleur plus grande. »

« … le chagrin était une chose dont un homme pouvait faire des réserves, l’entasser comme de l’or au creux de son âme, même si c’était un trésor amer. Il y avait une sorte d’égoïsme à se croire seul dans le secret des neiges cruelles de la souffrance. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le sang ne suffit pas"

Fiche #2527
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anatole Pons


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