« L’ami, c’est celui qui t’ouvre sa porte au milieu de la nuit sans te poser de questions. »
Sorj Chalandon
Lutte désespérée, humour et clown triste, ironie et cynisme maîtrisés, liberté, mélancolie, réalisme sont quelques termes qui peuvent qualifier son œuvre. Son fil directeur est certainement la quête de l'identité : Romain Gary tout au long de sa vie changera d'identités, de physiques et n'aura de cesse de brouiller les cartes. Néanmoins cette quête reste bornée par la vieillesse et la mort, deux sujets récurrents de son oeuvre. Sa vision de la vie reste mélancolique, farce désespérée oscillant entre idéalisme et pessimisme. Il admet un état dépressif constant et sa vision sombre de la vie mais l'ironie et l'humour éclairent toujours son discours. |
1945 | Education européenne : réflexion humaniste sur la guerre et exceptionnellement optimiste quant à la capacité de l'homme d'infléchir son destin |
1946 | Tulipe |
1948 | Le grand vestiaire |
1952 | Les couleurs du jour |
1956 | Les racines du ciel (Prix Goncourt, adaptation de John Huston) : souvent identifié comme le premier roman écologique (défense des éléphants en Afrique envers et contre tout et tous) mais l'Homme, ses comportements et motivations en sont aussi les points centraux face au combat enragé et déterminé d'un homme désintéressé |
1958 | L'homme à la colombe (Fosco Sinibaldi) |
1960 | La promesse de l'aube (adaptation de Jules Dassin) : autobiographie permettant d'apprécier en particulier les relations de Romain Gary avec sa mère. |
1961 | Johnnie Coeur |
1962 | Gloire à nos illustres pionniers (ou Les oiseaux vont mourir au Pérou) |
1963 | Lady L (adaptation de Peter Ustinov) |
1965 | Pour Sganarelle |
1966 | Le mangeur d'étoiles |
1967 | La danse de Gengis Cohn |
1968 | La tête coupable |
1969 | Adieu Gary Cooper |
1970 | Chien blanc : roman autobiographique sur fond de racisme aux Etats-Unis. Chien blanc est le nom donné aux chiens policiers dressés pour attaquer les Noirs. Un dresseur inverse le comportement d'un chien blanc. |
1971 | Les trésors de la mer rouge |
1972 | Europa |
1973 | Les enchanteurs |
1974 | Gros-Câlin (Emile Ajar), |
La nuit sera calme, | |
Les têtes de Stéphanie (Shatan Bogat) | |
1975 | Au-delà cette limite votre ticket n'est plus valable : les troubles psychiques des hommes devant la perte annoncée de leurs capacités sexuelles l'âge avançant. |
La vie devant soi (Emile Ajar, adapté au cinéma par Moshe Mizrahi avec Simone Signoret) : l'histoire d'amour se prolongeant au delà de la mort entre Momo "je m'appelle Mohammed mais tout le monde m'appelle Momo pour faire plus petit ; Pendant longtemps je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école" et Madame Rosa, vielle juive rescapée qui accueillent les gosses en perdition. | |
1976 | Pseudo (Emile Ajar) : sous forme de règlement de compte avec Romain Gary, le voile commence à se lever sur les motivations ayant conduit Romain Gary à mener cette aventure. La couverture de l'édition originale (cf. site internet de la librairie) montre comment la farce a tourné à l'épreuve. |
1977 | Charge d'âme |
Clair de femme (adapté au cinéma par Costa-Gavras avec Romy Schneider et Yves Montand) : l'amour d'un homme pour une femme, deux êtres dans la détresse et en dérive complète, cette rencontre les sauvera-t-elle ? | |
1979 | L'angoisse du roi Salomon : l'humour triste d'un vieil homme juif arrivé à la fin de sa vie que la mort apeure. Peut-être le plus fou des romans de Romain Gary. |
La bonne moitié, | |
Les clowns lyriques | |
1980 | Les cerfs-volants |
1981 | Vie et mort d'Emile Ajar (livre posthume) |
Il s'agit du premier roman d'Emile Ajar paru en 1974 : "un joli sac de nœuds, joliment bien ficelés, désopilant, tendre et corrosif" selon Le Monde de l'époque. Cousin, employé statisticien, vit depuis peu avec un python nommé Gros-Câlin ce qui ne devrait pas être un obstacle pour réaliser son rêve de vie commune avec sa collègue, la belle guyanaise Mlle Dreyfus. L'humour est permanent tant dans le déroulement rocambolesque, les situations déroutantes et la construction du roman que dans l'écriture même Dès la première page, le ton est donné : "évitez toute littérature, car le sujet en vaut la peine". Les situations extravagantes succèdent aux discours délirants le tout dans un ensemble réaliste qui dépeint le drame de la solitude, le besoin d'amour mais aussi le droit à la différence. |