« La paresse est l’autre nom de la sagesse. »
Lydie Salvayre
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Avec sa délicatesse et sa sensibilité habituelles, et toujours son écriture dépouillée, Aki Shimazaki, dans ce dernier volume de la pentalogie « Une clochette sans battant » nous parle de (re)construction (notamment) et dévoile en effet l’amour puissant de Suzuko pour son demi-frère Tôru parti loin d’elle pour ses études. Son absence lui pèse et l’obsède. En rentrant de l’école, elle recueille un oisillon blessé et entreprend de le soigner. Soigner, réparer les poteries grâce à l’urushi (art du kintsugi), l’arbre à laque, se reconstruire après une déception amoureuse, trouver sa place…
Ecouter la lecture de la première page de "Urushi - Une clochette sans battant"Fiche #3181
Thème(s) : Littérature étrangère
Quelle joie de retrouver le style d’Aki Shimazaki dans le premier volume d’un nouveau cycle tant elle nous aide, roman après roman, à mieux appréhender le Japon, son histoire et ses habitants. Cette fois, vous allez rencontrer Anzu, une jeune mère divorcée, modeste, animée d’une passion absolue et salvatrice pour la poterie. Rien ne peut ébranler cette passion, son ex-mari, ses parents, sa sœur, son beau-frère si attirant, tout ça coule, même lorsque la vérité et les mensonges deviennent violents et éprouvants. Avec douceur et ténacité, avec la discrétion et la fragilité du muguet (Suzuran), Anzu saura résister à tous les séismes (dans tous les sens du terme). Toujours aussi subtile et maîtrisé, on attend la suite avec impatience.
Ecouter la lecture de la première page de "Suzuran - Une clochette sans battant "Fiche #2610
Thème(s) : Littérature étrangère
Alors que sa mère Mitsuko vient de mourir, Tarô, son fils se retrouve seul avec sa grand-mère. Il la questionne sur son histoire, sur sa mère. Tarô sourd et muet est un half, son père disparu rapidement serait Espagnol. Peintre, il s’apprête avec l’héritage à ouvrir une galerie en lieu et place de la librairie si réputée de sa mère qui a vu défiler bon nombre d’amoureux du livre et de culture. Il retrouve alors de manière inattendue Hanako avec qui il a passé beaucoup de temps dans son enfance avant son départ subit. Ils se retrouvent immédiatement et l’amour les unit. Rapidement Tarô décide de quitter sa compagne actuelle et de vivre avec Hanako avant de convoler. Lorsque Hanako présente Tarô à ses parents, sa mère sombre dans un état inquiétant et refuse absolument ce mariage. Aki Shimazaki clôt le cycle « L’ombre du chardon » et continue avec succès son chemin entre l’intime et l’histoire japonaise, entre l’intime et le poids de la société japonaise toujours avec son style superbe dépouillé et précis.
Ecouter la lecture de la première page de "Maïmaï - L'ombre du chardon"Fiche #2343
Thème(s) : Littérature étrangère
Aki Shimazaki continue son chemin, elle nous propose un nouvel opus dans sa série en cours, chaque (court) volume pouvant être lu indépendamment des autres et proposant sous un angle différent l’existence des mêmes personnages tout en dressant un portrait tout en nuance du Japon, de son histoire et de ses coutumes. Cette fois, dans Suisen (narcisse en Japonais) le personnage central, Gorô, à la tête d’une société prospère de spiritueux, n’est guère sympathique : sûr de lui, ambitieux, arrogant, égocentrique, méprisant, il s’est construit deux vies. Dans la première, il est l’homme au foyer qui entretient sa femme effacée et ses deux enfants, pour lesquels il a déjà fixé l'avenir. Dans l’autre, adepte des partys, il entretient deux maîtresses, dont une célèbre et superbe actrice. Il pense être au centre de ce monde, croit en l’admiration de tous, exhibe les portraits de ses rencontres avec les célébrités actuelles, il est en effet très fier de ce qu’il a construit et le doute est une notion qui lui est inconnue : « Je suis tout le temps entouré de nombreuses personnes. Les partys me plaisent. Je ne rencontre personne de façon désintéressée. Je me vante de rencontrer des célébrités en montrant leurs photos avec moi. Tout le monde m’envie... » Jusqu’au jour où ce monde s’écroulera brutalement, en lui rappelant qu’il demeure un « enfant blessé » et que les failles de son enfance qu’il avait feint d’oublier sont encore à vif… Et il fallait au moins cela pour que Narcisse voit enfin sa véritable image dans le miroir…
« Les femmes aiment aimer, et les hommes aiment être aimés, voilà ce que je crois. »
Fiche #1933
Thème(s) : Littérature étrangère
Pour le dernier volume du cycle romanesque ouvert avec Mitsuba en 2006, nous retrouvons Tsuyoshi Toda et sa femme Aïko à la fin de leurs vies. Cinquante-six ans de vie commune après un coup de foudre dans un train. Elle lui a été autant dévouée que lui à son entreprise Goshima. Ils profitent maintenant de la retraite avec sérénité, bonheur et amour. Attentionnés l’un envers l’autre, Aïko revient sur le long chemin qu’ils ont parcouru ensemble, main dans la main, sur le temps qui passe mais sans oublier un présent que de petits gestes, des regards, des observations communes éblouissent. Une plongée dans l’intime avec tact, retenue et tendresse avec l’écriture inimitable de Shimazaki.
Ecouter la lecture de la première page de "Yamabuki - Au coeur du Yamato"Fiche #1462
Thème(s) : Littérature étrangère
Aki Shimazaki continue son deuxième cycle romanesque avec ce quatrième volume. On retrouve Mitsuba et sa mère Yûko, narratrice de ce roman. Yûko est la femme de Takashi Sumida, fils unique d’une grande et riche famille. Il est et a toujours été un mari attentionné et attentif au bonheur de sa femme. Pourtant, lorsque sa femme découvre par hasard dans un tiroir de sa table de nuit une boîte d’allumettes joliment décorée d’une image de tsukushi qu’elle juge « artistique et érotique », cette image l’obsède immédiatement et l'incite à un retour dans son passé, vers son premier amour. Mais elle est également loin de se douter que ses relations maritales en seront bouleversées et qu'elle découvrira qu'un autre homme se cachait derrière son époux, des secrets profonds et intimes jusqu’alors ignorés qui remettront en question des règles de vie communes qu’elle croyait partagées. Aki Shimazaki continue avec succès, sensibilité et esthétisme d’explorer de front les secrets intimes, leur puissance et impact, et la culture, les moeurs et l’histoire japonaises.
Ecouter la lecture de la première page de "Tsukushi - Au coeur du Yamato"Fiche #1145
Thème(s) : Littérature étrangère
Nobu après avoir quitté une grande entreprise fonde un établissement privé d’enseignement spécialisé dans la préparation des examens. Il réalise ainsi le rêve de son père, instituteur accompli et admiré qui s’est pourtant suicidé suite à la mort d’un élève et d’accusations infondées. La fille de Nobu choisit le nom de l’établissement : « Tonbo », c’est-à-dire « libellule », libellules qui font le voyage de l’Asie du sud-ouest vers le Japon du nord pour y mourir. La vie s’écoule tranquillement entre son établissement, sa famille, ses balades… jusqu’à la venue d’un ancien élève de son père qui lui dévoilera les circonstances de la mort de son père. Aki Shimazaki continue son évocation du Japon, de sa culture et de ses coutumes, toujours avec retenue mais intensité dans ses textes minimalistes qui évoquent avec douceur, par petites touches légères, la vie, ses secrets comme ses violences. Un auteur incontournable.
Fiche #948
Thème(s) : Littérature étrangère
Hotaru (lucioles en japonais) est le dernier volume du « poids des secrets ». Dernier volume, dernier secret… A la saison des lucioles, Tsubaki, étudiante à Tokyo, rend visite à ses parents qui hébergent sa grand-mère, 84 ans, qui faiblit et voit régulièrement des lucioles qu’elle tente d’attirer avec une chanson d’enfants. Et puis un jour, la grand-mère va se confesser à sa petite fille et lui apprendre le secret qui la mine depuis cinquante ans. Secret lié à sa rencontre à 16 ans avec un homme qui abusera d’elle dans tous les sens du terme et marquera à jamais son destin qui la rattrapera tout au long de sa vie. Ce volume clôture la série et boucle l’histoire puisqu’il revient sur le point de départ du premier tome. Toujours aussi fort, entre l’intime et le général, tout en oscillant entre douceur et violence induisant une ambiance si particulière.
Fiche #547
Thème(s) : Littérature étrangère
Tsubaki (camélia en japonais) est le premier volume de la remarquable pentalogie d’Aki Shimazaki, « le poids des secrets ». Yukiko est une survivante de la bombe atomique mais elle est toujours restée discrète sur cette période. Pourtant, dans une lettre laissée à sa fille, elle dévoile enfin l’histoire de la famille Horibe et ses (lourds) secrets. De son enfance à Tokyo à son départ vers Nagasaki, elle détaille leur vie, leurs sentiments, la peur de la guerre, l’arrivée des Américains ou des Russes mais aussi les secrets de sa famille et de ses voisins Takahashi qui l'ont poussée au meurtre (« Pour moi, c’était le début de ma guerre. J’avais manqué l’occasion de mourir pour le crime que j’avais commis »). Un superbe roman au parfum oscillant entre celui des camélias et celui du cyanure… L’écriture d’Aki Shimazaki est véritablement superbe, minimaliste, tout en retenue et en douceur, alors que les évènements et sentiments sous-jacents peuvent être terribles, contraste impressionnant entre la délicatesse des mots et la violence des sentiments. Les écrivains japonais (même si Aki Shimazaki écrit directement en français) excellent vraiment pour mêler les trajectoires personnelles et l’Histoire collective sans oublier la description par petites touches de la nature environnante.
Fiche #548
Thème(s) : Littérature étrangère
L’Histoire et les destins familiaux se croisent et s’entrecroisent dans les romans de Shimazaki. Tsuyoshi Toda n’a plus revu son père depuis 1942, date à laquelle installée en Mandchourie sa famille le quitta pour rentrer au Japon devant la défaite pressentie par le père. Comme de nombreux autres Japonais, le père fut déporté en Sibérie et l’on perdit sa trace. Vingt-cinq ans plus tard, la mère de Tsuyoshi sombre dans la maladie d’Alzheimer et dans le passé tout en restant persuadée que son mari n’est pas mort et qu’il la rejoindra prochainement. Tsuyoshi garde le silence mais est convaincu que son père est mort depuis longtemps. Jusqu’au jour où l’un de ses amis lui apprend que son père est vivant, installé non loin d’eux et a refait sa vie. Stupéfaction et incompréhension. Pourquoi son père n’a pas donné de nouvelles et souhaité reprendre contact ? Si près et pourtant si loin… Il décide de le rencontrer, une dernière fois peut-être avant de connaître l’explication. Il la trouvera dans une lettre où son père se confiera et exposera ses souffrances, regrets et doutes qui ont rejailli indirectement sur toute la famille.
Fiche #518
Thème(s) : Littérature étrangère