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Philippe et Anne sont frère et sœur. Anne est la narratrice et s’adresse principalement à Philippe mais surtout, elle fut, elle est, elle sera d’abord et toujours la sœur de Philippe, elle, la petite fille « normale » et lui, le petit garçon « pas comme les autres ». Philippe est l’aîné et Anne devra l’aider, apprendre à le connaître et à l’accepter, et ne jamais l’abandonner. Ils apprendront à faire face, et ne feront plus qu’un, face aux autres. L’enfance d’Anne ne sera donc jamais l’enfance d’une petite fille classique, petite fille devenue responsable si tôt, le poids de son frère est là, pesant comme le poids de ses responsabilités, les relations familiales et extra-familiales s’en trouvent biaisées à jamais. « Les lits en diagonale » est un texte touchant, prenant, bouleversant et la prose faite de phrases courtes et percutantes renforce l’émotion ressentie.
« J’ai compris qu’on pouvait aimer et haïr à la fois. Et le dire. Regretter, en vouloir, mais admirer. Et le dire. Qu’être la sœur d’un handicapé, ce n’est pas plus facile que d’en être la mère ou le père. Et le dire. Que c’est différent. Qu’on s’en prend aussi pour toute la vie. De sa naissance à sa mort. Qu’on passe par tous les états. Mais que l’éventail de sentiments, du pire au meilleur, qu’offre cette fraternité bancale est un véritable don. Et le dire. Je te le dis. »
Thème(s) : Littérature française
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