« La violence, n’est donc qu’un mécanisme sordide. »
Daniel Besace
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Un très long poème d’une grande douceur et mélancolie, une île au milieu du lac, une maison, un homme seul avec un rapport essentiel aux éléments, la nature, le Japon, avant la fin du monde, peut-être un rappel tardif que le bonheur était à portée de main, dans l’eau, dans l’air, la montagne, les arbres et nous l’avons laissé échapper, notre place n’est peut-être plus là. Un souffle particulier accompagne la lecture de cette prose poétique atypique.
Ecouter la lecture de la première page de "L'île du lac"Fiche #3012
Thème(s) : Littérature française
Deux hommes se parlent, correspondent, s’écrivent. Après sept années d’emprisonnement, l’un sort de prison, l’autre passe outre les conseils de son entourage et espère l’aider à reprendre part à la vie, retrouver une place dans la société. Le miroir se brouille, l’un doute, s’angoisse, s’interroge sur ses motivations, l’autre demeure « un homme à casier », subit un rejet gratuit et immédiat, « la haine aveugle des satisfaits ». Peu à peu, lettre après lettre, mot après mot (« … des mots, faute de mieux. Mais des mots, malgré tout. »), les solitudes se révèlent et se rejoignent, les mêmes interrogations sur la vie sont soulevées et restent souvent sans réponse. Les murs de la prison pour l’un sont remplacés par des murs invisibles tout aussi infranchissables. L’autre, insensiblement, s’isole, se retrouve happé par son alter ego (« Je ne pourrai plus jamais me défaire de lui. Il a scellé nos vies, nos histoires. Me voilà enfermé avec lui à tout jamais. »). Un roman intimiste et philosophique qui incite à la réflexion sur des thèmes aussi vastes que primordiaux tels la liberté, la prison, le sens de la vie, la justice, le pardon… Un texte fort qui vous hantera longtemps.
« Tout est petit là-bas. Aucune grandeur possible. Il ne faut pas se mentir là-dessus. On est ramené à ce que l’on est, à ce que l’on ne cessera jamais d’être, sans illusion possible sur ce qu’on pourrait être. Pas de salut, pas de pardon, pas de rémission. Rien. L’horreur de ce que l’on est. L’horreur humaine. »
« Quand il n’y a plus d’amour, il ne reste que la folie. »
« On choisit son esclavage, on choisit ses mensonges, à défaut de pouvoir choisir autre chose, une vraie vie. Mais la "vraie vie"… On ment sa vie. »
Fiche #1363
Thème(s) : Littérature française
Dès le premier mot, dès la première page, le lecteur est happé dans ce wagon aux côtés du narrateur, jeune homme de 22 ans. Un aller simple, sans retour, où l’humanité sera bousculée. C’est la fin de la guerre mais qui pourrait stopper ce funeste convoi que les Allemands mènent envers et contre tout de Compiègne à Dachau. 2160 hommes montent et s'entassent dans 22 wagons sans se douter des conditions endurées lors de ce voyage, on ne peut se douter de l’inimaginable… Ils partirent à 2160, mais combien arriveront-ils ? Ils vont souffrir de tout : la promiscuité, la faim, la soif, la mort, les odeurs, l’obscurité, la peur, la terreur, les bagarres… Ils seront atteints dans leur chair, dans leur âme. Le narrateur ne cache absolument rien de son état, de ses sentiments, de ses réflexions. Il est à la fois un homme parmi les autres mais également un élément de cette masse vacillante, vomissante que les Allemands mènent dans les gouffres de l'enfer. Le lecteur le sent combattre minute après minute, halte après halte, pour conserver toute son humanité alors que la tentation de la barbarie est omniprésente et peut parfois apparaître comme une béquille salvatrice. L'enfer, la barbarie, la souffrance éprouvent sans répis l'humanité. Un interminable et désespérant voyage au plus profond de l’âme humaine grâce à ce récit parfaitement maîtrisé (tout comme son écriture) et bouleversant qui ouvre des pistes de réflexion hélas toujours d’actualité.
« Quoi que nous soyons, quoi que nous fassions, nous seront toujours plus forts qu’eux, car nous sommes plus humains. Bizarrement, je me dis que c’est notre souffrance qui nous empêche de leur ressembler, qui fait que nous ne sommes pas eux, que nous ne pourrons jamais l’être. Jamais ils ne connaîtront ce qu’ils nous ont fait subir. S’ils devaient le connaître, je crois – maintenant que l’alerte est passée – que je me battrais pour l’empêcher. Ce serait nous rabaisser à eux, et perdre tout ce qui nous reste. Nous ne sommes pas eux. Nous ne sommes pas eux. »
« La porte s’est ouverte, et l’espoir est entré d’abord. Mais ce qu’on voit très vite dans les yeux de ces femmes fait peur. Car ce qu’on voit, c’est ce que nous sommes devenus »
Fiche #782
Thème(s) : Littérature française