« Le parfum le plus terrible, celui que rien ne pouvait masquer et qui s’accrochait à vous comme du lierre grimpant ou de la clématite à un mur, lui non plus n’avait pas disparu. C’était celui de la solitude et du désespoir. Celui qui vous rappelle que, quoi qu’il arrive, on se retrouve seul. Toujours. »
Jean-Paul Delfino

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Benoît Séverac

Benoît SÉVERAC

Le bruit de nos pas perdus
La Manufacture de Livres

2 | 290 pages | 04-08-2024 | 18.9€

Belles retrouvailles avec la Brigade Criminelle de Versailles et la fine équipe du commandant Cérisol : Grospierres, aussi affûté pour le taekwondo que pour les enquêtes, Nicodemo, vieux portugais ronchon et ami protecteur de Cérisol. L’équipe s’est enrichie d’une femme au nom imprononçable notamment pour Cérisol, Krzyzaniak, une femme au caractère bien trempé qui va trouver sa place dans l'équipe. Cérisol est toujours aussi amoureux de sa femme Sylvia, aveugle, kinésithérapeute et sportive de haut niveau, partie pour une compétition au Japon et qui tarde à donner des nouvelles. Inquiet, Cérisol a en outre deux enquêtes à gérer en parallèle : le corps d’un inconnu a été retrouvé dans une tombe versaillaise et une jeune femme qui semblait heureuse, débordant de projets, semble s’être suicidée sans raison. Deux intrigues rondement menées accompagnées des trajectoires personnelles de l’équipe bien ancrées dans les problématiques de notre société, une équipe attachante, un commandant emblématique débordant d’humanité et des réflexions sociales, sociétales voire politiques qui font tilt.

« Mais la vie s’accroche malgré eux aux humains qu’elle malmène... »

Ecouter la lecture de la première page de "Le bruit de nos pas perdus"

Fiche #3217
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir


Benoît SÉVERAC

Tuer le fils
La Manufacture de Livres

1 | 282 pages | 17-05-2020 | 18.9€

Matthieu Fabas est écroué en prison pour de longues années. Il a commis un crime homophobe même s’il nie l’être : « J’ai tué un homme dans le but que mon père m’admire. Mais ça n’a pas suffi. Ca ne suffira jamais. Je n’en ferai jamais assez pour devenir qui que ce soit, quoi que ce soit à ses yeux. » Son père n’appréciait pas les homos, son père pensait que son fils était peut-être homo, alors Matthieu tua, massacra un homo du quartier. Pour son père, un motard, un homme, un vrai (que cache-t-il pour le clamer si haut ?). Pour enfin qu’il le regarde, qu’il le considère, et utopie ultime, peut-être qu’il l’aime. Mais même dans cet acte, son père le rejettera. En prison, seul moment de libération, un atelier d’écriture dont nous partageons les séances. L’écrivain le remarque, le complimente, l’incite à écrire son histoire, à parler de lui et de son père. Benoît Séverac en profite pour nous parler avec justesse de l’écriture et de « l’acte de création ». Matthieu l’apprécie et est sensible à l’attention que lui porte cet écrivain qui lui conseille de confronter son père à ses responsabilités lorsque, enfin, il sortira de prison. Se confier semble le soulager, le mener vers une nouvelle vie, sans vengeance ni haine. Hélas, le lendemain de sa libération, son père est retrouvé assassiné malgré une mise en scène improbable de suicide. L’inspecteur Cérisol et son équipe enquête sérieusement malgré les doutes immédiats pesant sur Matthias : coupable idéal, sa haine pour son père était au coeur de ses écrits en prison, pour se reconstruire ne devait-il pas tuer le père, retour à la case départ, Matthieu retrouve la prison. Une évidence peut-être un peu trop prononcée ? Une enquête un peu trop rapide ? Coupable ? S’il n’est pas coupable, qui pourrait le sortir de là ? A partir des dégâts d’une relation père-fils avortée, Benoît Séverac, en jouant avec les évidences, construit une intrigue policière captivante autour de personnages ayant tous une part d’humanité mais aussi des failles, des doutes voire une noirceur ce qui les rend à l’évidence attachant et surtout permet à l’auteur d’évoquer concrètement et avec réalisme une série de problématiques au cœur de notre société.

Ecouter la lecture de la première page de "Tuer le fils"

Fiche #2540
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir