« Rien n’est fantastique, ou plutôt tout l’est. »
Jean-Claude Mourlevat

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Christine Vigneron

Christine VIGNERON

Vous seriez ce garçon
Arléa

2 | 94 pages | 08-01-2015 | 15€

« Vous seriez ce garçon » relate une relation singulière entre une femme, professeur de mathématiques, et l’un de ses élèves. Une rencontre construite autour du silence, des écrits, de la fascination et de la connivence. Lui accepte tout, il la suit, elle le vénère, l’admire et nous fait partager ce qu’elle ressent au cœur de cette emprise. Pourtant, une distance continue de les séparer, le vouvoiement est de mise. Peut-être ne cherche-t-elle qu’à s’imprégner, à graver ces instants éphémères. Conte, rêve, fantasme ou illusion, peu importe, l’écriture maîtrisée et sensible de Christine Vigneron nous fait partager les sensations et les sentiments suscités par une relation fragile et troublante.

« Il suffirait d’un instant et cette histoire ne serait plus. Vous sortiriez de ma vie sans laisser de trace, vous n’y seriez jamais rentré. Je serais libre, ma vie se refermerait d’elle-même, vous oublierait. Je serais libre. Oui. Je pourrais être une autre. »

« Soudain les mots s’arrêtent. Ils me dévisagent. Ils sont nus. Ils ne disent pas s’ils ont cédé ou résisté, ce qui a été sauvé, perdu. Ils ne disent plus rien. Juste cette musique des syllabes. Et il faut les laisser, ne plus y toucher maintenant. »

Ecouter la lecture de la première page de "Vous seriez ce garçon"

Fiche #1566
Thème(s) : Littérature française


Christine VIGNERON

Jean est là-bas
Arléa

1 | 109 pages | 08-07-2010 | 13.5€

Le récit de Christine Vigneron transpire l’émotion contenue. Celui qui va mourir est le père. Dans sa Bretagne qui respire il s’essouffle. Ils sont tous les deux et continuent de vivre et de revivre. Tout est douceur et attention mais pourtant le temps passe et trop vite. La mère est partie et fait un passage éclair. Elle reviendra peut-être… Un récit émouvant pour ne pas oublier, entre douleur et bonheur, rencontre et séparation, où les sentiments comme l’écriture sont d’une maîtrise parfaite.

« Je me suis dressée sur ses genoux. Il disait que le temps ne disparaît pas. Qu’il se fixe comme se concentre la lumière dans l’espace. Que ce que nous étions là, ensemble, ne cesserait jamais d’exister. Il a expliqué qu’en me regardant, il me voyait enfant, adolescente, aujourd’hui, dans une simultanéité infinie d’instants, et qu’il n’y aurait jamais assez de traits pour dessiner ce qu’était pour lui mon visage. »

Fiche #792
Thème(s) : Littérature française