« L’uniforme sert souvent à donner une importance factice à des hommes qui en sont dépourvus. Ajouter des galons à un abruti et il se pavanera. Donnez-lui un peu d’autorité et il se prendra pour le roi du monde. »
Patrick Fort
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Récit de la folie et de l'obsession d'un homme, Philippos Dostal, envers les mains. Manucure, il est à leur contact quotidiennement et à leur service. Mais le roman ne consacre que quelques pages à son métier qui n'est qu'une conséquence de sa folie. Son obsession nous fera rencontrer une femme réduite à ses mains et qualifiée de "mains de marbre", un homme Pavel pour qui les mains ont un rôle primordial dans la communication et enfin une femme silencieuse estimée folle par Philippos.
La forme du roman renforce son efficacité : l'alternance entre le récit d'un narrateur inconnu et les pages du journal de Philippos le rend vif, rapide, sec, sans fioriture allant à l'essentiel. Un beau miroir de la folie qui finit dans le trouble...
"Phlippos voyait avec ses mains, sentait avec les doigts... Philippos n'avait pas peur de toucher... Les yeux fourvoient sans cesse, trompent. La façon dont tout, autour de nous, n'existe que si cela apparait, la facilité avec laquelle on fait confiance à la vue, l'abondance des images est une immense servitude. Quand on vit avec les mains et non avec les yeux, on vit lentement, humainement".
Fiche #34
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne-Laure Brisac