« Le pouvoir rend puéril. Il provoque la soumission volontaire. »
Jacki Sojcher
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Sam Zabriski a décidé de s’installer à Saint-Airy, un village dans lequel chaque maison a son histoire. Il a jeté son dévolu sur une maison médiévale à restaurer, une maison particulière, la maison du Disparu. Lui aussi a une histoire, mais personne ne la connaît. Par contre, chacun remarque immédiatement son ambiguïté, personne intersexe, « … je me sens du genre neutre, entre les deux. Parfois l’un, parfois l’autre. », ce ne sera ni il ni elle mais iel et cela bousculera les conventions de la langue. Alors évidemment, chacun a son avis, son jugement, ses interrogations, ses peurs, « Une blague, c’est rassurant pour contrer l’inenvisageable, l’impensable. »… Pourquoi est-il venu ici ? Que cache-t-il ? Qu’a-t-il réellement entre les jambes ? Un village pur, si propre… Enfin ce n’est peut-être qu’une apparence et derrière les volets fermés se cachent parfois des trafics inattendus… Malgré des épisodes violents, des jugements acerbes, Sam s’impliquera dans la commune jusqu’à découvrir ce que trament certains… Et même lorsque la différence semble accepter, ce n’est souvent qu’une façade, le moment venu, le bouc émissaire est vite et dangereusement élu… Un roman ample, multi-thèmes, loin de la neutralité de son héros, parfois thriller, parfois sociétal, parfois psychologique, parfois même comédie mais toujours passionnant et singulier.
« C’est bien beau, l’honnête vie de labeur, mais cela ne fait plus rêver personne. »
« Vouloir transformer quelqu’un en ce qu’on voudrait qu’il soit, ce n’est pas de l’amour. »
Fiche #2703
Thème(s) : Littérature française
Erwan Lahrer le clame d’emblée, voilà le livre qu’il n’aurait jamais pensé écrire ! Erwan Lahrer écoute du rock depuis son adolescence, et sa passion n’a pas faibli, il continue même de porter ces fameuses santiags ! Alors il faisait en effet parti des fans impatients de voir et d’écouter Eagles of Death Metal au Bataclan le 13 novembre 2015. Etonnamment il était seul pour ce concert, il arriva avec ses santiags mais sans son portable pendant la première partie, trouva tranquillement une place pour la suite, observa ceux avec qui il allait partager ces instants lumineux et puis il dut se coucher, s’allonger, fermer les yeux et écouter, l’enfer s’invita dans la salle sous la forme de trois jeunes armés de kalachnikov. Erwan fut blessé, une balle dans les fesses, souffrit, douta souvent, pleura parfois, rencontra un personnel médical attentionné, professionnel et efficace, ressassa évidemment ses instants tragiques et rapidement se posa la question de l’écriture. Ses proches l’incitaient, il restait rétif, car « Tu ne sais pas relater. Relater t’ennuie. Relater t’enferme. » mais « L’époque exige l’autofiction. Traque l’individu entre les lignes de l’auteur. D’après une histoire vraie valorise. Les temps sont au voyeurisme. Or, si un roman n’est pas plus grand que la vie, à quoi bon ? » L’auteur et l’homme étaient aux premières loges, ils ont tous les deux un trou dans les fesses et « ne bandent plus ». Alors que dire ? que conter ? Comment le dire ? sous quelle forme ? L’écrivain s’interroge, l’homme aussi. Ils prennent l’avis de leurs amis, n’ont-ils pas aussi leur mot à dire sur cette soirée ? Qu’ont-ils pensé, ressenti quand ils ont appris la présence d’Erwan au Bataclan, quand ils sont restés de longues heures sans nouvelles, quand ils ont appris ses blessures ? Cette soirée est une expérience individuelle autant que collective, alors il va le faire, ou plutôt, ils vont le faire, nous narrer cette soirée, comme celles qui l’ont précédée et celles qui la suivront. Un récit émouvant, sincère, bouleversant, modeste, non dénué d’humour et d’espoir, et qui nous interroge ; une construction originale et brillante, un rythme soutenu, Erwan Lahrer réussit le tour de force de susciter espoir en relatant ces évènements d’une noirceur absolue, un grand roman bien loin des témoignages basiques et des poncifs habituels qui accompagnent parfois la narration de ces tragédies.
Ecouter la lecture de la première page de "Le livre que je ne voulais pas écrire"Fiche #1998
Thème(s) : Littérature française