« La peur ne s’apprend pas et respirer non plus, pourtant on sait faire. »
Maïté Bernard

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Evilio Rosero

Evilio ROSERO

Les armées
Métailié

1 | 156 pages | 02-08-2008 | 9€

Ce roman débute dans un village colombien avec une ambiance de douceur, de calme voire de volupté. Ismael, vieil instituteur, cueille des oranges et en profite pour admirer sa voisine, superbe, qui se dore nue au soleil. Il forme avec sa femme un vieux couple heureux. Puis, peu à peu, le lecteur se retrouve plongé dans la violence, l’horreur et la folie humaine. On apprend tout d’abord que des enlèvements se produisent dans le village où tout le monde se connaît. Des guérilléros, trafiquants et autres paramilitaires occupent le village sans savoir lesquels sont responsables de tel ou tel enlèvement. La peur monte, la suspicion gagne les villageois, l’angoisse sourde les étreint irrémédiablement. L’incompréhension habite les villageois et Ismael à la disparition de sa femme se sent perdu. Les habitants qui le peuvent quittent la ville, la plupart reste, sans espoir. Ismael et son pays suivent la même voie. Le délitement de son pays renvoie Ismael à sa perte de mémoire. Il sent peu à peu sa mémoire et sa raison le quitter. Qui sont les victimes ? Qui sont les coupables ? Déchéance d’un pays, déchéance individuelle. Tout devient flou. Un roman terrible à l’image de la folie des hommes qui nous laisse inquiets et quelque peu désespérés pour ce pays et ses habitants.

Fiche #429
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : François Gaudry