« Le passé est une plante carnivore, on n’est libre qu’à condition de s’en débarrasser. »
Martine Gozlan
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DF est un pays où toute singularité a disparu. L’égalité s’est muée en uniformité (« ... tout ce qui n’était pas commun, était interdit et la beauté est une sorcière qui t’égare dans la forêt... la beauté était interdite à DF... »), plus d’émotion (un vaccin l’assure), plus de sentiments, plus de couleurs, la culture disparaît, seul le sport reste, les personnalités s’effacent et rentrent dans le moule avec obéissance. La société est sous contrôle (« ... un gouvernement serein qui pouvait se permettre de tout décider, même la forme et l’épaisseur des pensées... »), l’humain est sous contrôle et manipulé médicalement, le mensonge et l’hypocrisie règnent, la peur produit ses effets, peur de perdre son petit confort, sa tranquillité, l’engourdissement est généralisé, éviter les soucis pour le train train d’une vie grise sans poser de questions. Andrea Bussoli est le président, le quatrième de sa famille. Le pouvoir est en effet accaparé par une caste et se transmet de père en fils. Quelques résistants dans la clandestinité restent isolés, la lutte est périlleuse, les gains minimes et les évènements organisés par le pouvoir annihilent chaque petite victoire. Un roman d’anticipation angoissant, qui fait froid dans le dos, un avenir tragique annoncé par quelques signes avant-gardistes mais aussi par le passé.
« ... mais les élections ne sont pas nécessaires dans un pays où le sentiment de liberté n’existe pas, où l’inhibition sentimentale n’existe pas, où les besoins n’existent pas. »
« Vous voulez raconter une histoire à des gens qui ne comprennent pas votre langue. »
« On ne livre pas des batailles en fonction des probabilités de victoire, on livre des batailles parce qu’elles sont justes. »
« ... ils attendraient donc, qu’on s’occupe de sa sécurité et de la sécurité de tous mais d’abord de la sienne, de laisser ramper le désespoir, laissons monter le désespoir, à la fin nous mangerons l’espoir et les terroristes avec, les gens ont une foutue peur de se sentir bien quand pendant des années ils n’ont rien senti, ils confondent pour la plupart le calme et le néant, ainsi on s’y retrouve. »
Fiche #3078
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Lise Caillat