« Vous devriez plutôt vous passer un rêve sur le visage dès le matin »
Mia Couto
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Jeanne Cordelier, l’auteur de La Dérobade revient par la voix de Dany la narratrice de l’histoire de sa famille. Grâce notamment à l’écriture, Dany s’est éloignée de cet espace de violence physique et morale, de méchanceté. Elle renoue avec son enfance ("Plus de témoins de ce qui avait été une enfance de merde, mais une enfance quand même"), une fratrie nombreuse qui aurait tant voulu être aimée, partagé une tendresse qui ne viendra jamais au contraire des coups, des humiliations, voire des viols. Un père violent et souvent absent, une mère malfaisante, perverse et vicieuse, le venin instillé n’est pas mortel malgré les souffrances immenses. Chaque enfant forge sa carapace, à sa façon, sans haine. Le groupe demeure uni, une tendresse sans illusion et franche les unit, chacun connaît l'autre parfaitement, lucidement ce qui n'interdit pas l'affection qu'ils se portent l'un à l'autre. Pour rendre compte de cette atmosphère et de ses relations extrêmes, de la vie, de la maladie, du vieillissement ("Tout finit par pencher, les seins, les couilles, et les paupières. Tout. On baisse. Et quand on part pas les pieds devant, c'est les mains. On part à tâtons."), de la mort, l’écriture se devait d’être violente, crue, sans concessions et sans effets. De même, le discours est direct, franc et lucide, et entraîne le lecteur au cœur de cette famille singulière.
"Les morts ont le pouvoir de mettre les choses en lumière."
Fiche #1204
Thème(s) : Littérature française