« Dire oui, même un âne sait le faire, alors que dire non est difficile, mais une fois qu’on a commencé on n’arrête plus. »
Viola Ardone
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Liv vit avec sa mère au milieu d’une nature sauvage et mystérieuse sur une île du nord de la Norvège. C’est l’été de ses 17 ans. Sa mère a tout quitté pour s’installer là et artiste peintre, elle espère pouvoir mieux travailler en ces lieux. Elle vit pour son art et Liv a toute liberté pour de longues ballades dans ce paysage bouleversant, aussi paisible qu’angoissant (peut-être le personnage principal du roman), elle observe et demeure en retrait. Son seul ami est un vieil homme qui lui a raconté de nombreuses histoires où se croisent trolls, sirènes et la huldra, créature surnaturelle qui séduit les jeunes hommes et les poussent à affronter la mort. Liv est habitée par l’étrangeté. Les morts se suivent sur l’île et Liv, entre rêve, mystère et réalité, (« … les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être, l’impression que tout, ici, se fonde sur l’illusion. ») cherche à se souvenir, à expliquer, à dévoiler. Burnside revient sur des disparitions de jeunes gens, nous ouvre avec brio et poésie les portes d’un monde fascinant et étrange, un auteur talentueux et singulier, conteur hors pair : « … il n’y a que les histoires … tout le reste n’est qu’illusion… ».
« Cela dit, c’est ainsi que fonctionnent les histoires, dit-il. Elles nous rappellent que tout peut arriver. Tout change, Tout peut se transformer en autre chose - et il n’y a rien de surnaturel là-dedans. »
Fiche #1570
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Richard
L’Intraville vit retirée du vrai monde. Son paysage comme son quotidien est écrasé par une usine chimique désaffectée mais qui continue de respirer et de tuer… Les enfants en bande ou isolés ne se privent pourtant pas d’explorer cet espace dangereux. Forêt environnante, anciens bâtiments n’ont plus de secrets pour eux. Lorsque le premier enfant disparaît, personne ne s’en soucie. Les disparitions année après année se multiplient sans que quiconque ne s’en préoccupe encore, apathie, indifférence, peur... L’agent de police conclut rapidement à des fugues. L’un d’eux, Leonard, n’en croit pas un mot. Il survit avec son père malade et alité, entre violence et espoir, d’un caractère singulier, il aime apprendre, toujours à l’affût d’un nouveau livre, d’un nouvel auteur, son temps est partagé entre ses lectures, ses explorations, ses rêves mais aussi sa confrontation avec les jeunes de son âge. Saura-t-il résister à cette violence latente et au désespoir qui étouffent la population de l’Intraville ? John Burnside réussit une nouvelle fois à explorer la noirceur et la complexité de l’âme humaine sans aucun jugement, variant les tons, le rythme happant ainsi le lecteur dans un monde simple et si réel.
Sélection Prix Page des Libraires 2011
« A mon avis, c’est l’histoire qui ment, pas le narrateur – et je ne crois pas qu’il existe un quelconque ``auteur‘’. Juste une histoire qui se poursuit à l’infini. »
« Ce n’est pas la peine d’aller chercher le diable dans les bois, répéta-t-il. C’est le diable qui nous trouve… »
« … l’argent public a cela de formidable qu’il ne reste pas longtemps public. »
« Et pour maintenir notre bonne humeur, ils construisent des bibliothèques et sponsorisent des organisations caritatives. »
« On se lasse bel et bien de soi-même, se dit-il, et pour peu qu’on n’arrive pas à trouver autre chose à quoi s’intéresser, ça devient drôlement fastidieux, d’être humain. »
« C’est quand tout va bien qu’ils commencent à s’inquiéter. Ils ne savent pas quoi faire de leur peau. Le monde a l’air soudain étrange et effrayant, et ils languissent de retrouver ce qu’ils connaissent. Quelque chose de familier… comme la souffrance. »
Fiche #989
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Richard
Un matin d’hiver, Coldhaven, petit village écossais, se réveille dans l’horreur. Moira certaine que son mari est le diable se tue avec ses deux plus jeunes enfants, et seule Hazel sa fille aînée est épargnée. Ces disparitions bouleverseront la vie de Michael le narrateur. Ses parents se sont installés à Coldhaven quelques décennies plus tôt et comme eux, il s’y est toujours senti étranger. Cet événement entraînera Michael vers un retour dans le passé et sur lui-même qui lui confirmeront ce qu’il avait découvert à la mort de ses parents : le destin tisse ses fils bien loin dans notre passé et se met en place, tranquillement, par petites touches que seuls quelques indices ténus évoquent. John Burnside démontre ici tout son talent de conteur dans une ambiance écossaise noire et étrange.
« J’aurais dû me rendre compte que tout récit est une contamination, d’une façon ou d’une autre. »
« La seule chose qui compte, de toute façon, c’est le présent. C’est la seule chose qui compte, car le présent est la seule chose qui existe. La lumière. La mer. Le vent. Quel que soit le moment où on s’arrête pour regarder, il n’y a que le présent. Le présent dure toujours. Je secouai la tête. Je ne le croyais pas. Ou plutôt, je ne croyais pas que lui croie ce qu’il disait. Il avait beau me confier un témoignage de mourant, je crus qu’il ne faisait que philosopher. »
Fiche #341
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Catherine Richard