« Trouver un endroit, trouver un lieu. C’est un peu ça, la vie, non ? »
Fabrice Humbert
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Benjamin Grossmann croit avoir réussi à s’extirper du quartier populaire de l’Esp parisien où il a passé son enfance. Il est devenu le pape des séries en France, monde de paillette, richesse et proximité avec le pouvoir, du moins les décideurs. Il revient voir sa mère mais regarde la population, ses anciens voisins, de haut, sans sentiment, des invisibles. Néanmoins, un soir, il se fait voler son portable et le voilà à nouveau plongé dangereusement dans l’arène. Les évènements s’enchaînent (effet papillon ou « Comment être sûr de la part du hasard dans une tragédie ? ») : un gamin mort, une flic qui le bousculent au-delà de la mort, une lycéenne du quartier filme la scène et sa vidéo devient virale, les politiques et les médias s’en mêlent, les communautés s’affrontent, les rivalités de quartier rejaillissent, les émeutes grondent, un monde s’effrite. Un récit rythmé qui portraitise notre société à la dérive où chacun reste dans un équilibre fragile et où tout peut basculer et entraîner les masses et les individus en instant.
Ecouter la lecture de la première page de "Arène"Fiche #2591
Thème(s) : Littérature française
Désorientale suit l’itinéraire personnel et familial de Kimiâ, d’Iran en France à partir des années 60, à la recherche de son propre chemin, de sa maison. Par son intermédiaire, le lecteur balaye l’histoire récente de l’Iran, le régime du Shah, l’arrivée au pouvoir de Khomeiny puis son accueil par la France, la répression des opposants (dont faisaient partie ses parents) aux deux régimes, Négar Djavadi entremêle cette grande Histoire à la fresque de la famille Sadr sur trois générations. Une famille nombreuse et virevoltante, un pays à forte culture, un exil périlleux à travers la montagne, un nouveau pays, une nouvelle langue, trouver son identité et son équilibre et pour cela Kimiâ devra faire d’autres rencontres, l’image, la musique, Anna, la procréation assistée, d’autres voyages peut-être moins lointains et moins éprouvants mais tout aussi essentiels et bénéfiques pour se détacher sensiblement de son pays natal et trouver sa propre identité, sa place et apprendre lentement à être heureuse. Un premier roman ambitieux et parfaitement maîtrisé, le ton est vif et personnel, il interpelle et entraîne immédiatement le lecteur confident ou témoin, l’équilibre entre l’intime et l’Histoire est judicieux, tout est imbriqué, le contraste permanent, les thèmes sont multiples et traités en profondeur, la fougue, le tempérament et l’envie de liberté de l’héroïne vivifiants. Un premier roman au top !
« Comment croire, alors que la vie s’étale devant soi aussi infinie que le monde, qu’un simple mot puisse la résumer tout entière ? »
« On a la vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit on meurt ne serait-ce que d’ennui. »
« Sauf que la liberté est un leurre, ce qui change c'est la taille de la prison. »
Fiche #1825
Thème(s) : Littérature française