« Faut-il donc des êtres qui souffrent pour que les autres puissent goûter avec plus de délices leur misérable bonheur, savourer leurs joies dérisoires, s’empiffrer de leurs minuscules plaisirs d’un bout à l’autre de leur vie ? »
Marie Le Gall
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Il y a toujours un rêve qui veille
Bernard Campiche Editeur
2 | 220 pages | 16-01-2011 | 17€
La narratrice a été élevée par sa grand-mère. Toutes les deux ont perdu très tôt leurs parents. Cette faille, ce manque inondent leur quotidien sans les empêcher d'avoir en elles tendresse et amour. La narratrice est photographe, collectionne les portraits, recherche les galeries pouvant exposer son travail mais surtout hurle sa recherche de l'Amour. Le récit est douloureux mais loin d'être désespéré, et surtout surprenant et attachant par sa forme, sa méthode, son style, ses références poétiques. Nathalie Chaix réussit parfaitement à montrer et faire ressentir le manque affectant chaque personnage installé depuis l'enfance et attendant l'apaisement.
"Mes rêves dévoilent ce que je tente de cacher. Je n'ai jamais cessé de me cacher. Cacher mon visage sous une frange épaisse, cacher mes lèvres sous le rouge à lèvres, cacher mes seins en courbant les épaules, cacher mes fesses sous de longues vestes, cacher mes jambes sous des bottes en hiver, des pantalons en été, cacher mon corps désirant."
Fiche #884
Thème(s) : Littérature étrangère
Histoire d’une passion immédiate (« La première fois que je le vois. Je tombe en arrêt. Absorbée par ce visage, engloutie. Arrêtée. Plus de bruit. Seulement ce visage. Cet homme-là. Un éclair. Une brûlure. Consumation »), d’une fascination d’une femme pour un homme qu’elle nomme Adonis et qui ne l’aime pas et de son évolution durant cinq années. Narration au jour le jour de ses sentiments, de ses émotions et de ses troubles. Surprise par cette passion, elle se sent devenir esclave. L’histoire laissera des traces. Alors que l’héroïne s’aperçoit que cette passion devient néfaste, elle ne peut s’en détacher simplement et irrémédiablement. Peu à peu, le doute, l’angoisse et la peur de l’absence s’installent jusqu’à la délivrance totale (« Nous expliquons, nous déplions, nous démêlons, nous apaisons, nous rions, puis nous nous quittons »). Livre que vous lirez à un rythme élevé grâce à une écriture vive, directe, tranchée, une écriture recherchée mais moderne qui prend de multiples formes : prose, poésie, lettres, mails… Prix Georges-Nicole 2007 qui récompense un écrivain de langue française résidant en Suisse n’ayant jamais été édité.
Fiche #234
Thème(s) : Littérature étrangère