« L’hiver replie les âmes sur elles-mêmes, rétracte les envies comme les coins d’une vieille lettre jetée aux flammes. »
Jérôme Bonnetto
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C’est l’histoire d’une petite fille devenue vieille, trop vieille pour mourir. Une petite fille italienne qui quitte l’Italie fasciste pour les Alpes françaises. Une vie modeste, ouvrière, plusieurs petits boulots, un mari tailleur de pierres mort quelque mois après sa retraite et trois fils pour qui elle espère le mieux. Le premier part aux Etats-Unis, le second est avocat, et le troisième, le narrateur, est comptable. Ecrire la douleur, la culpabilité mais aussi son et leur histoire face à cette décision sans retour possible : il vient de l’installer en effet dans « la Résidence heureuse » et son refrain lancinant entre les larmes deviendra « Ici c’est pas chez moi. ». Enfermée avant de mourir, prisonnière, la mort sera rapide alors qu’elle avait rejoint le silence, elle, la bavarde qui n’avait de cesse de parler, de se raconter. Et lui, il les connaît ses histoires, alors il va nous les faire partager avec lucidité et souvent tristesse et dresser le portrait de sa mère, une femme emblématique d’une classe sociale dont les difficultés de vie n’ont guère évolué depuis de longues décennies...
« Seule la musique avait le pouvoir de faire qu’on se sente immortel. Pas les mères. Ni les femmes. »
« Non, je ne suis pas seul. Je suis solitaire. Un solitaire n’est jamais seul. »
« En les observant je me suis demandé, à quoi bon vieillir. Ce n’était pas la première fois que je me posais la question… Vieillir pour aller où ? Vers qui ? Vieillir pour finir comme des mollusques, la bave aux lèvres. Pareils à des insectes apeurés rampant sous la pluie fine des années perdues qui ne reviendraient plus. Vieillir, le regard vide, sans fond... »
Fiche #2976
Thème(s) : Littérature étrangère