« Il est plus facile de se rendormir après un rêve où on est assassiné, qu'après un rêve où on est un assassin. »
Eugène Ionesco
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« Trois fois la fin du monde » décrit trois périodes de l’existence de Joseph Kamal. Son frère (« C’était lui le voyou de la famille, pas moi. ») organise un braquage, Joseph s’y joint, ça tourne mal, son frère est tué par la police et lui se retrouve en prison. Plongée immédiate en enfer et en violence. Dès la fouille, il n’est plus le même homme. Il découvre la promiscuité, la saleté, l’enfermement, la violence, la haine, le combat pour survivre, la perversité : un quotidien décrit précisément et sans artifice par Sophie Divry. Impossible de stopper le cauchemar, il faut patienter et courber l’échine en abandonnant son innocence, son humanité et sa confiance en l’autre. Un évènement extérieur vient pourtant à nouveau bouleverser son quotidien : une explosion nucléaire dérègle tout et Joseph en profite pour s’évader. Il rejoint le monde extérieur et surtout la nature. Peu survivent à l’explosion mais Joseph est de ceux-là : il choisit de s’isoler, se cacher, de se construire une nouvelle vie, seuls un mouton et une chatte l’accompagneront et l’apaiseront. La nature l’entoure, le cerne, et même peut-être le protège et Joseph en apprécie la beauté induisant une sérénité revenue et une nouvelle approche de l’humanité bien loin de son épisode carcéral : « Et, l’humanité, c’est cet homme, il n’y en a jamais eu d’autre. Joseph est l’espèce humaine tout entière. » Mais cette humanité peut-elle survivre dans la solitude absolue ? Un court texte contrasté entre violence et douceur, humanité et inhumanité, illuminé par une écriture poétique (alternant entre le récit et les paroles de Joseph) et de superbes descriptions de la nature et de ses couleurs puissante et indestructible.
Ecouter la lecture de la première page de "Trois fois la fin du monde"Fiche #2183
Thème(s) : Littérature française
Sophie est un jeune écrivain en difficulté, avec son écriture et avec la vie. Au chômage malgré ses diplômes, installée dans une précarité partagée aujourd’hui par beaucoup, elle se débat, entre petites combines et débrouille, dans son quotidien difficile avec la faim qui la tenaille constamment. Autour d’elle, quelques amis l’aident. Sophie Divry continue de parler de nous et de notre société mais cette fois, le ton est libre, enjoué, loufoque ou cocasse. Elle joue avec le lecteur, joue avec les mots et la typographie, aucune censure, la littérature totale, un portrait décalé qui interpelle, fait sourire ou rire, réfléchir ou énerve, qui pousse à la réaction, c’est vif, inventif, explosif, audacieux et totalement atypique.
« Sans doute le conditionnel a-t-il été inventé par une famille pauvre pour mieux supporter sa condition. »
« … le pire du chômage n’est jamais le début. Le pire, c’est l’installation dans cette idée, justement, que rien de nouveau n’arrivera plus… »
« Tu érigeras une clôture devant ta maison. Et quand tu seras bien tout seul, avec ton tout seul-famille et tout seul-enfant, tu seras libre comme il faut l’être dorénavant : libre tout seul dans ta cage. »
Fiche #1723
Thème(s) : Littérature française