« On ne choisit pas d’être éducateur si on n’espère pas réécrire la fin. »
Gabrielle Tuloup

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Thierry Luterbacher

Thierry LUTERBACHER

Evasion à perpétuité
Bernard Campiche Editeur

3 | 200 pages | 12-10-2011 | 17€

Formidable portrait d’un gentleman cambrioleur, attentif aux autres, plus spécifiquement aux abîmés, aux blessés de la vie. Portrait en miroir puisque les personnages du roman sont ses amis, ses admirateurs, membre de la bande du Foyard, douze jeunes hommes et femmes unis autour de leur Dieu vivant, « il aimantait les gens, quels qu’ils soient, les petits comme les puissants ». Il les sauve, leur prend la main pour les emmener à la cabane du Foyard, les porte à bout de bras, ne les jugera jamais : « Emile était une brise qui emportait la réalité... » Sorte de philosophe voleur et de Robin des bois contemporain, entre deux emprisonnements, deux évasions, il les rejoint. Ils l’attendent. Il vole, cambriole mais ne fera jamais couler le sang. Tous l’admirent, le protègent, même le mari trompé s’effacera. Il « aime les gens qui ont mal aux autres » et ils lui rendent bien. Magnifique portrait d’un amoureux de la vie, homme libre maître de sa vie, sage moderne ayant préféré la marge et la poésie à la monotonie habituelle de la vie.

« La vie est légère il n’y a que l’homme pour la rendre pesante. »

« L’émotion suprême, c’est d’être vivant. »

« Ton temps est pressé par l’argent qui vole la vie, moi, je préfère voler l’argent pour gagner la vie et m’allonger dans le temps comme on s’allonge sur une plage. Je suis pour le soleil levant, le soleil couchant et les forêts profondes. »

« Emile, qu’est-ce qui fait les larmes qui pleurent et les larmes qui rient. »

Fiche #1037
Thème(s) : Littérature étrangère


Thierry LUTERBACHER

Le sacre de l'inutile
Bernard Campiche Editeur

2 | 147 pages | 12-11-2008 | 12.5€

en stock

Venez rencontrer Raoul Latraviole, orphelin qui a perdu sa mère d’une pleurésie et son père d’un accident après qu’il a confondu la fenêtre et la porte de son appartement. Raoul prend la route, aventures et rencontres enrichissent ce voyage de l’inutile : « C’est tellement plus beau quand c’est inutile… J’ai hérité de mon père l’amour de l’inutile... ». Quinze chapitres, quinze témoignages de ses voyages illustrant une philosophie de vie où l’Homme reste le héros mais quelque peu en marge de la société actuelle (« Je fréquente le monde avec retenue »). Une tragi-comédie souvent à la limite du burlesque avec un héros attachant (« J’avais la gravité drôle. J’avais le drame clownesque. J’étais tragi-comique »). Une écriture imagée et poétique pour cet hymne aux rencontres imprévues, à l’acte gratuit, à l’amitié.

« J’aime ce qui ne se prévoit pas. Moi le hasard me va bien. J’aime ces petits riens du tout qui nous font trébucher dans la comédie ou le drame »

« Son sourire n’était pas rentable, donc menacé d’extinction, par ceux qui n’ont rien parce qu’ils ont tout ».

Fiche #486
Thème(s) : Littérature étrangère


Thierry LUTERBACHER

Quidam
Bernard Campiche Editeur

1 | 122 pages | 21-08-2006 | 17€

en stock

Thierry Luterbacher nous conte l'histoire de Calvin, garçon qui veut "ne faire rien", exècre l'école et refuse d'entrer dans le monde des adultes. Par chance il rencontre deux amis sur lesquels il pourra compter en toute circonstance. Pierrot veut devenir tueur et a de bonnes raisons de l'aider et Héloïse Nuage petite aux yeux de cannelle qui court pour le plaisir. Ils décident de partir tous les trois sur les routes, enchantés de quitter ce monde qu'ils rejettent et heureux de profiter de "la liberté nomade" pour réaliser leurs rêves et rencontrer un monde sans entraves. Le monde adulte n'a pas la part belle. L'émerveillement du rêveur Calvin reste constant alors que Pierrot choisit la voie de la violence.

Douceur et douleur se mèlent dans ce texte poétique, hymne à l'amitié et aux plaisirs simples et gratuits, sans rivalité aucune. Rester enfant, rêve ou réalité, la fin du roman décidera !

"Je n'ai jamais été en attente de toi. Je n'ai jamais été en attente des autres. Je prends leur présence. Je la trouve agréable ou désagréable. Je ne la juge pas. Leur bien peut être mon mal et leur mal mon bien. J'aime une personne et peu m'importe ce qu'elle a en elle de bon ou de mauvais. Je l'aime, c'est tout. Je tombe en amour des gens qui n'exigent rien. Pas des gens qui offrent un cadeau et revendiquent un remericement en retour. J'aime les actes gratuits. Je t'aime, c'est tout. Je ne me suis jamais senti redevable."

Fiche #109
Thème(s) : Littérature étrangère