« Depuis qu'on sait que les américains arrivent, tout le monde a été résistant. Tout le monde a connu un juif. Un juif qu'on aimait bien. Un juif à qui on a rendu service. Un bon juif. »
Louis Calaferte
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Cécile et François forment un jeune couple heureux avec leur petit Pierre plein de vie. Pourtant une menace obscure pèse. Cécile l’ignore totalement, « Elle n’a pas vu, elle n’a rien vu. De ce qui se tramait dans l’angle mort, à la lisière de sa vie, elle n’a rien vu. Elle n’en avait même jamais eu l’idée. », elle qui croyait connaître intimement et parfaitement Pierre, « Tu ne peux rien me cacher, petit farceur, avait-elle ajouté, l’œil malicieux. Il s’était agacé en silence de cette remarque. Si au moins Cécile savait ce qui tournait dans sa tête depuis si longtemps. », déchantera au retour
de l’enterrement de la grand-mère. François, d’une voix sourde, lui annonce son homosexualité. Il refusait depuis toujours cette évidence, pensait qu’« Il suffisait de ne pas en parler, et ça n’existerait pas. » mais ainsi, il était ailleurs, à côté de sa vie, « Il flottait juste dans vie. » Pourtant Cécile continue de l’aimer, croit encore en leur trio magique, refuse de voir l’évidence, l’angle mort masque une réalité qui finira évidemment par s'imposer... Véronique Merlier a trouvé le ton juste : les tiraillements, doutes et craintes de Pierre, l’incompréhension, l’amour de Cécile et son cheminement mélancolique vers l’acceptation. Une douce émotion.
Premier roman
Fiche #1133
Thème(s) : Littérature française