« C’est pas l’envie qui est parti, pas exactement. C’est le désir. Elle a perdu le désir. Et sans le désir, on n’est plus rien. Mais le désir de quoi ? Le désir tout court. C’est une force qui nous projette au-delà de nous-mêmes. Une chose irrésistible qui donne des rêves. C’est ce truc qui nous fait pleurer de rage parce qu’on n’est pas encore ce qu’on aimerait être. C’est le désir. Le désir tout court. Il inspire tout. »
Joséphine Tassy
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Tout d'abord, un extrait de la première page : " Un proverbe dit à peu près que tout ce qui est bon vient de moi, ce qui est mauvais me vient de mes ancêtres. J’estime qu’on peut le prendre au pied de la lettre. Beaucoup tâchent d’aimer leur famille, s’efforcent de la vénérer, avec opiniâtreté et parfois de remarquables percées vers l’abnégation. Je prétends que c’est impossible et même aussi mauvais que du vieux pain avec de la graisse rance. Ces gens-là, les amoureux de leur arbre généalogique, les chasseurs de stèles, les collectionneurs d’ancêtres, n’ont jamais eu la malchance, comme le jeune garçon que j’étais, de posséder encore, de connaître et de garder longtemps leurs huit arrière-grands-parents, tous les huit capables de parler, bien qu’affligés, à des degrés divers, des maux qui viennent de l’épaisseur de la sagesse dans le sang, de la friabilité des os, de la fragilité des tripes et qui donnaient à tous les hommes l’air d’infirmes qui se sont habillés tout seuls, à toutes les femmes, ou presque, un œil bleu braqué et le goût des piqûres stimulantes. "
Le cousin d'Eva nous propose dans ce beau petit livre de nous faire partager la découverte de sa cousine par huit portraits de ses ancêtres. Chaque portrait revisite la vieillesse et est accompagné par une rencontre caline avec sa cousine interrompue par l'arrivée du vieillard qui achèvera la rencontre par une sentence sans appel et définitive ! Ces épisodes marqueront à jamais le jeune homme. Un beau texte dans la toujours très belle collection de Fata Morgana.
Fiche #74
Thème(s) : Littérature française
- Detambel