« Nous sommes tous esclaves des mots. »
Raphaël Jerusalmy
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Frank Pavloff revient à une forme courte de texte, forme dans laquelle il excelle, « Matin brun » nous a tous impressionné par la justesse du propos et de la forme et « Oubliez-moi » est du même acabit. Frank Pavloff continue de s’interroger sur la mémoire, sur l’histoire, sur les hommes. Apprend-on de l’histoire ? L’histoire ne suit-elle pas un cycle, éternel recommencement ? Ici, la mémoire est incarnée par les fameuses commémorations, nombreuses, multiples, constantes, des plus futiles ou plus marquantes. Célébrations du passé, de l’histoire, des hommes… célébrations mais avec quel but ? Frank Pavloff avec sa vision toujours quelque peu obscurcie de l’humanité nous livre avec efficacité son avis sur cette « commémorite » aigüe… Encore un beau texte pour rester éveillé !
Fiche #592
Thème(s) : Littérature française
Florian Courson est cameraman spécialiste des documentaires. Il travaille souvent avec Mona Rochedelle mais réaliser des documentaires n’est pas une longue route tranquille aujourd’hui. Son dernier projet est « l’art et l’effroi » et nécessitera plusieurs tranches de tournage faute de financement suffisant. Pour subsister, Florian accepte des tournages d’évènements sportifs. Lors des championnats d’athlétisme se déroulant à Paris, il croise Amina Kazera seule athlète représentant le Swahingu quelque peu égarée dans ce grand cirque. Ce petit pays d’Afrique centrale supporte le règne d’un pouvoir fort, l’opposition réelle ou provoquée entre deux ethnies crée de graves troubles (euphémisme) et la France, pays des Droits de l’Homme (…), gère au mieux ses intérêts au milieu de tout ça. La rencontre d’Amina sera pour Florian un éclair, une fulgurance. Il lui promet d’aller à sa rencontre dans son pays puisque le projet « l’art et l’effroi » doit le conduire au Swahingu pour filmer des statues aux visages traduisant l’effroi ou la douleur. Jusqu’à présent, Florian est peu au fait de la réalité des pays africains, du quotidien des populations et des relations franco-africaines. Son voyage lui ouvrira les yeux, d’abord progressivement puis brutalement et tragiquement. Il sera confronté à la réalité et à l’instabilité constante de ce pays. Il découvrira mais trop tard l’implication de la France dans ces évènements et dans l’état déplorable de certains pays africains. Il ne pourra demeurer inactif devant ces évidences… Un roman fort, émouvant, réaliste, parfois violent et brutal, qui nous transporte au sein d’un drame que de nombreux pays africains continuent de vivre sous l’œil intéressé des diplomaties occidentales… A lire absolument.
Fiche #343
Thème(s) : Littérature française
Azar Solalune travaille toutes les nuits au Ministère de la Pitié. Il y recueille et archive les demandes de Pitié, les déclarations de malheur, les confessions d'un peuple anonyme : les personnages qui défilent sont humains ou animaux et le lecteur vague dans l'irréel tout en étant ancré dans le réel. Ces différentes plaintes font ressentir à la fois résignation et révolte. Azar Solalune les écoute et ne s'aperçoit pas que témoin, il en deviendra acteur. Un univers à la Kafka avec une musicalité et une poésie bien personnelles à J-Daniel Dupuy.
A découvrir
Fiche #65
Thème(s) : Littérature française