« Si tu ne sais pas pourquoi tu pleures, alors c’est que tu es revenue dans l’enfance. »
Pierre Roubin
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Gilles JOBIDON
Le tranquille affligé
Leméac
1 | 165 pages | 05-04-2020 | 21€
« Le tranquille affligé » nous transporte au milieu du XIXe, du côté de la Chine, à une époque où les grands colonisateurs espéraient encore mettre la main sur quelques pays, quelques peuples et leur richesse. Jacques Trévier, un jésuite défroqué appelé maintenant Chang, mandarin à la Cour impériale, s’est littéralement fondu dans la Chine de l’époque. L’homme est horloger, devenu maître du temps chinois, amoureux des livres et érudit sur l’histoire chinoise ancienne. Il doit assurer aujourd’hui la mission de « ramener d’une île de la mer d’Oman un maître teinturier dont l’art du noir éliminerait tous les maux qui gangrènent la Chine ». Alors que jamais il n’a été attiré par une femme, il va rencontrer « Ce qu’il y a de plus simple et de plus extraordinaire à la fois. Un homme amoureux d’une femme. » et revenir avec une femme albinos sublime, au prénom de fleur, qui attire l’œil de tous pour son plus grand malheur et maîtrisant la couleur noire. Un court conte qui nous entraîne dans sa ronde avec un style singulier et attachant jouant sur le rythme et la ponctuation, oscillant entre le XIXe et le XXIe reflétant parfaitement la permanence de certains comportements (trafics, espionnage, exploitation des ressources, sentiment nationaliste…) Un roman direct, musical, minimaliste, qui laisse sa place au lecteur. Et en plus ce texte singulier déborde d’humour, alors ne nous privons pas de ce prix 2019 des cinq continents de la francophonie.
« L’enfance est une épreuve dont beaucoup ne sortent pas vraiment. »
« Lao Tseu dit que la meilleure façon de faire l’expérience de la vie humaine est de la contempler avec un sentiment bouleversé de vivre. Et un léger sourire. »
« On ne vit pas le cœur éteint, mais on peut vivre le cœur brisé. Les cœurs brisés font les plus belles musiques. »
« La peine est un espace qui nous est réservé pour apprendre de ce qu’on a perdu. Et on perd si souvent. »
« Ton problème est de penser que la vie est une chose sérieuse. »
Fiche #2524
Thème(s) : Littérature étrangère
- Jobidon