« La vérité est tout ce que les images ne disent pas. »
Alessandro Piperno
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Deux jours pour un huis clos tragique. La petite bonne est au service de familles bourgeoises dont les Daniel, couple atypique depuis plus de vingt ans après la fin de la première guerre. Monsieur est une gueule cassée, lourdement handicapé, ancien musicien sur lequel le corps médical a choisi d’expérimenter. Il sait qu’il est devenu un poids pour la société, pour sa femme. Alexandrine lui est en effet totalement dévouée et nie sa vie à son service : deux mutilés de la vie (« Mutilé et inutile. »), sans réelle existence, seul subsiste leur amour de jeunesse, aujourd’hui lui (« Il se dégoûte. ») a honte de lui imposer cette existence et elle l’accepte en silence. Exceptionnellement, elle s’absente deux jours et confie Monsieur à la petite bonne. La petite bonne saura franchir deux obstacles, l’apparence du corps et la classe sociale de Monsieur. En effet, la petite bonne d’un autre milieu social ose le regarder, lui parler, le considérer en tant qu’homme, une relation se noue. La petite bonne a déjà vécu un drame intime terrible, qu’elle continue de porter dans sa chair, alors les corps, la douleur, la mort, elle connaît et tente de faire face. Monsieur est surpris et fait un pas vers elle. Des thèmes aux résonances très contemporaines (aidant-aidé, handicap, fin de vie…) pour un roman à la forme très singulière, chaque personnage a son style d’écriture (en vers libres pour la petite bonne), une fois rentré dans la danse, le récit se dévore jusqu’à une fin inattendue.
Ecouter la lecture de la première page de "La petite bonne"Fiche #3244
Thème(s) : Littérature française
Félix, la trentaine, vit à Belleville dans un petit appartement avec Anna sa femme et leur bébé. Félix est musicien. La passion reste entière, les rêves aussi. Plus jeune, il a déjà connu un début de succès, de reconnaissance, les tournées, les enregistrements. Mais les accidents de la vie ont mis fin dramatiquement à cette expérience. Pourtant Félix est peut-être arrivé à un instant charnière, au moment du choix, du choix de vie, de l’abandon ou non des rêves de jeunesse, de la survie de sa passion. Prolonger le passé ou tourner la page. Père, musicien, Félix peine à réunir les deux même si la musique reste pour lui un partage, mais partager la musique avec son bébé reste compliqué. Avec sensibilité et douceur, Marin Dumont nous fait ressentir les tiraillements (et la nostalgie) d’un homme animé par une passion en train de tenter de décider de son futur et de ceux qui vont l’y accompagner.
« La vie, sans les moments difficiles, ça n’existe pas, hein ? Je veux dire, ce sont eux qui donnent du sens à tout. Qui nous inspirent, qui mettent en valeur le reste. Le plaisir, les frissons, le bonheur. Tout ce que l’on poursuit sans cesse. »
Fiche #3169
Thème(s) : Littérature française
Victor vit seul avec son père, ouvrier, sa mère les ayant quittés. Le quotidien n’est pas simple, l’argent manque et le père aime autant l’alcool que Victor… Un peu par hasard, Victor prend un licence d’athlétisme et ce sera le tournant de sa vie : la découverte d’un sport méconnu, d’un sport exigeant, singulier, le triple saut. Un geste où l’athlète semble en trois étapes s’envoler avant de retomber violemment sur le sol pour mieux repartir. Certains effleurent le sol, d’autres s’écroulent. Victor ressent immédiatement qu’il va pouvoir s’élever, voler, il progresse rapidement, et attire l’attention des entraîneurs. Rapidement, il quitte son père pour rejoindre le monde de l’athlétisme et de la compétition : « … il explique que son existence est monomaniaque, monothéiste, mais pas monotone. Entraînement, compétition, entraînement, compétition… Le sport, c’est comme une religion. » Comment un enfant puis un ado peut-il grandir dans cet environnement ? Dans cet obsession qui prend toute la place ? Les rencontres sont-elles autorisées ? Il va vivre la jouissance absolue des victoires, la joie de progresser. Mais le rêve est fragile, il va se retrouver confronter aux blessures aussi bien mentales que physiques, aux entraîneurs parfois intraitables, violents, froids et sans émotion, obnubilés par les résultats et la compétition et qui pensent que l'on obtient le maximum que dans la souffrance et la douleur. Comme les papillons de nuit attirés par la lumière mortelle, certaines jeunes se brûlent les ailes et retombent violemment dans la fosse. Un roman initiatique émouvant au cœur de la compétition sportive où l’échec est interdit.
« C’est des drôles de gens, ces sportifs, tu ne trouves pas ? Ils sacrifient tout, ils boivent pas, ils fument pas, ils ne font pas la fête, ils zappent leur jeunesse, bousillent leurs muscles et leurs tendons, tout ça pourquoi ? Des petites médailles, des records éphémères… »
« Rêver, ce n’est déjà pas si mal. »
Fiche #2863
Thème(s) : Littérature française