« La vie ce petit inventaire merdouilleux. »
Thomas Vinau

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Michèle Astrud

Michèle ASTRUD

Nous entrerons dans la lumière
Aux Forges de Vulcain

3 | 308 pages | 06-02-2016 | 19€

La fin du monde est proche, la fin d’un monde, excès de chaleur entraînant assèchement et destruction, bouleversement des vies, il est temps de payer l’addition, « Les disettes et les épidémies sont arrivées chez nous, juste retour de balancier. ». La végétation disparaît ou au contraire envahit l’espace. La plupart ont fui, quelques-uns sont restés et il faut bien survivre. Environnement glauque, pillages, vols, les bandes ne font que passer, la peur demeure. Antoine est resté et déambule au milieu de ce monde avec son appareil photo. Il s’est refusé à abandonner sa fille Chloé qui, suite à un traumatisme, vit dans un établissement pour enfants malades depuis l’âge de huit ans. Elle a maintenant dix-sept et a peu connu le monde extérieur. Elle va l’affronter. Alors le père et la fille vont se retrouver et prendre ensemble la route (cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?) vers le port de Saint-Nazaire, un voyage dans un environnement hostile où Antoine découvre sa fille, la regarde s’éveiller, grandir, fixe ces instants sur la pellicule comme la mémoire d’un ancien monde. Paradoxalement, il revient vers la vie et abandonne progressivement la peur. Un chemin semé d’embûches mais qui renoue les liens entre un père et une fille en les menant vers la lumière et un nouveau monde. Une belle piqûre de rappel, noire mais pas désespérée !

Ecouter la lecture de la première page de "Nous entrerons dans la lumière"

Fiche #1752
Thème(s) : Littérature française


Michèle ASTRUD

Le jour de l'effondrement
Aux forges de Vulcain

2 | 185 pages | 20-07-2014 | 15€

Depuis cinq ans, un jeune homme erre. Il revient enfin dans la ville de son enfance, la ville où il a rencontré son meilleur ami, la ville où il l’a tué, il y a cinq ans. Il a appris que les tours où habitait son ami vont être détruites. Irrésistiblement attiré, il sent que c’est le moment. Il se remémore son adolescence et cette histoire tragique d’amitié. Lui ne réclamait qu’un peu d’attention, l’autre n’aspirait qu’à sa liberté. Il retrouve le fleuve, si proche de lui, pouvant procurer aussi bien sérénité que violence. Il vient chercher un apaisement, un nouveau départ, et on espère que l'effondrement de ces immeubles symbole de son passé suscitera une renaissance. Une belle écriture pour l’histoire dure et noire d’un ado qui s’est toujours senti seul et isolé, qui avait si peur de ne pas trouver sa place, que rien ne change et de reproduire la vie de ses parents.

Ecouter la lecture de la première page de "Le jour de l'effondrement"

Fiche #1478
Thème(s) : Littérature française


Michèle ASTRUD

J'ai rêvé que j'étais un garçon
Diabase

1 | 156 pages | 26-09-2009 | 16€

J’ai rêvé que j’étais un garçon est un roman sur l’adolescence, sur la séduction mais surtout sur l’identité et l’ambiguïté. Michèle (prénom neutre…) est une collégienne solitaire et observatrice, attentive. Elle a un an d’avance mais son redoublement bouleverse sa vie (« Maintenant tout a changé. J’ai le même âge que les autres. La même taille. Les mêmes lectures, les mêmes sujets de conversation. C’est comme si j’avais grandi d’un seul coup. ») d’autant plus qu’elle rencontre Annie, la lumineuse Annie que chacun admire et aime. Mais pour Annie, Michèle est une présence parmi d'autres alors que Michèle voudrait tant devenir son Amie, son double. Pour tenter de rompre sa solitude, de s’accepter dans sa globalité, son corps, ses sentiments, pour accepter les autres, leurs regards, Michèle imagine un jeu troublant, ambigu, espérant approcher l’intouchable Annie, comme un défi nécessaire à son accomplissement : « J’ai peur, j’ai honte mais je ne céderai pas ma place, aussi inconfortable soit-elle. Je me souviens brusquement des phrases incantatoires du petit homme en noir : l’illusion, c’est la vie, c’est la vraie vie. L’illusion est toute puissante. L’illusion domine le monde. Elle le façonne, elle le fabrique, elle le crée. L’illusion est le moteur du réel. Il faut que j’aille jusqu’au bout. Je n’ai plus le choix. »

Fiche #658
Thème(s) : Littérature française