« Les mots sont la médecine de l’âme. J’écris de la poésie, pour le plaisir. Les poèmes sont des boutons de bottines. Malheureusement aujourd’hui, on marche en basket. »
Nadine Monfils
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Roxanne fait sa rentrée en première S au lycée Sully, un établissement renommé et parfait pour le chemin prévu vers l’excellence, vers la réussite : classes préparatoires, grande école, pourquoi pas Polytechnique… Un destin tout tracé et un bel avenir promis. Ses parents l’aiment et veulent le meilleur pour elle, elle le sait, elle le sent : peur de l’échec, peur de décevoir, alors la pression monte, classe après classe, année après année. Les adultes ne s’en doutent pas et restent indifférents à sa souffrance, à ses doutes, doute sur sa réussite scolaire, doute sur son apparence, sa personnalité… Alors Roxanne slame ses sentiments, sa vie, ses peurs. Pour soigner son acné, elle prend un médicament puissant que son dermato abandonnera. Alors un ami cardiologue de son père fera une ordonnance de complaisance sans savoir qu’elle sera l’étincelle d'un évènement terrifiant qui couvait depuis longtemps. Vanessa Bamberger avec ce drame nous entraîne dans les tourments de l’adolescence, ses interrogations, ses peurs face à un monde de compétition, de comparaison, chacun évalue l’autre, se mesure à l'autre, affronte la pression parentale, sociale, la pression de l’apparence, des bandes d’ados, des réseaux sociaux… Une tragédie qui sonne vraie et qui interroge avec justesse et émotion les adultes (parents et/ou enseignants) comme les adolescents.
« Entre-temps vous reproduisez les élites comme à l’usine, sur le même modèle, avec élimination des pièces défectueuses, pour ne pas ralentir la machine… Au sommet de la pyramide il n’y en aura qu’un. »
« Vous êtes peut-être trop vieux, pour comprendre que c’est le silence, pas le suicide, qui est contagieux. »
Fiche #2632
Thème(s) : Littérature française
Depuis maintenant de longues années, Brune, Douce et Annie (dite Granita) forment un trio équilibré, avec ses habitudes, ses règles, ses sous-entendus et ses silences. Brune partage en effet son existence parisienne avec sa grand-mère et sa grand-tante depuis la mort précoce de sa mère. Deux grands-mères pour grandir et vivre bien loin de leur région d’origine, l’Aubrac. Comme l’habitude le veut, Douce et Granita tiennent un bistrot, le Catulle sans aucun temps libre et sous une charge de travail importante. Mais aujourd’hui, l’équilibre est rompu, le trio brisé par la mort de Douce, la grand-mère de Brune. Le voyage vers l’Aubrac devient obligatoire. Brune et Granita retrouvent Lacalm et leurs souvenirs : la nature, les paysages le climat rude, les odeurs, les éleveurs, et les vaches. Retrouvailles avec la familles, les proches, les cafés… Retrouvailles avec un pays et ses fameuses racines qui questionnent Brune qui ressent cette « force invisible qui m’avait attirée sur l’Aubrac. » et se demande si « si l’Aubrac pouvait m’avoir été transmis » même si « Je n’avais pas été élevée dans l’idée d’appartenance à un pays, d’un droit à la terre. » Elle (re)découvre l’âpreté de la vie des éleveurs, les rivalités entre le monde d’hier et celui d’aujourd’hui, l’impact des changements de consommation. Son père se débat dans cet environnement : il a repris la ferme familiale, s’épuise dans les difficultés, peine à survivre, n’a pas fait les bons choix et les bons investissements et s’apprête à vendre sa ferme et ses terres. Alors Brune entrevoit sa mission, « J’étais revenue sauver la ferme de mon père. » mais pour cela, elle va devoir découvrir les secrets de sa famille, et ses origines et liens avec ce pays : « Il ne faut pas oublier d’où on vient. Ou plutôt, il faut savoir d’où l’on vient pour pouvoir l’oublier. Je n’appartenais pas à une terre, mais à une histoire, dont je devais connaître le début pour en écrire la fin. » Un récit émouvant qui allie l’intime, la découverte des secrets de famille, la transmission, la question des racines et un bel hommage à l'Aubrac évidemment mais aussi aux vaches et au monde de l’élevage.
« L’Aubrac a la particularité d’être un pays de femmes, de maîtresses femmes, proclamait Granita, oubliant de préciser qu’il s’agissait de travailleuses de l’ombre. »
Fiche #2539
Thème(s) : Littérature française