« Voulu croire qu’on domestiquait ses démons comme on attache des chiens, que la force de l’esprit est assez puissante pour reconfigurer le cours des événements. Quelle illusion. »
Hélène Gestern
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Dominique Costermans, habituée aux recueils de nouvelles, nous offre un premier roman maîtrisé inspiré d’une histoire réelle, celle de Charles Morgenstern, juif bruxellois, qui se mettra aux services de la Gestapo. Pourtant, il ne s’agit pas d’un récit sur la collaboration mais plutôt de son impact sur les générations à venir, sur le silence familial et ses conséquences et enfin sur les réactions face à sa révélation aux yeux de tous. En outre, l’auteur étudie le cheminement de l’information puisque la famille est tentaculaire, Charles a partagé en effet la vie de quatre femmes… et c’est l’une de ses petites-filles, Lucie, qui se charge du récit et de l’enquête, une vie pour connaître et dénouer les fils de l’histoire familiale ce qui lui permettra d’affirmer « Je suis la petite-fille de cet homme-là. Ce destin me pèse depuis cinquante ans. Mais désormais je suis aussi la petite-fille de cette femme-là. ». Il est donc question de famille mais aussi d’adoption et dans tous les cas, du poids de l’héritage qui continue au-delà de la mort à entretenir douleurs et souffrance.
« Ca fait partie de mon histoire, j’en suis conscient et j’y suis fidèle. Mais je ne suis pas cette histoire. Je ne suis pas que cette histoire. »
« Je sais que les secrets de famille se nourrissent dans l’ombre de nos inconscients, restreignant la part de liberté de ceux qui les subissent. »
Premier roman
Fiche #1903
Thème(s) : Littérature étrangère