« Je n’ai pas de société à opposer à la vôtre ; ce n’est pas mon affaire. »
Jean Genet
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Raphaël Chauvet est violoncelliste. De festival en festival, de concert en concert, il parcourt la France et le monde. Seul. Sa femme l’a en effet quitté avec sa fille qu’il n’a pas revue de longue date. Un dimanche, après un concert, sur la presqu’île de Crozon, un appel téléphonique le marquera à jamais. Nathalie, son ex, lui annonce que sa fille a disparu. Elle était aux îles Féroé et personne n’a de nouvelles. Elle participait à des manifestations contre de vieilles traditions violentes et sanglantes pratiquées par les autochtones, un massacre pratiquement à mains nues de baleines et dauphins. Raphaël n’hésite pas, il prend l’avion et part à la recherche de sa fille. Il se rend compte très rapidement qu’il n’aura pas ni aide de la police locale ni aide des officiels français. Heureusement, quelques membres des associations venues manifester se joignent à lui sur la piste de sa fille. Une nature sauvage, attirante et violente comme les habitants, des traditions âprement défendues, une tension permanente, un père désespéré et en souffrance, un style maîtrisé, tous les ingrédients pour un roman noir réussi.
« Je grimpe parce que sur le chemin de nos vies rêvées, il y a tellement de monde en rade sur le bas-côté qu’on ne trouve la lumière et le silence qu’en s’élevant. »
Fiche #2982
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Tom et Luna, les jumeaux, et Mily et Alex, leurs parents forment une famille heureuse et continuent de jouir d’une belle liberté. Ils vivent à la marge, esprit de bohème, saltimbanques ou saisonniers, avides de rencontres, ils enchaînent les petits boulots et se déplacent avec leur maison, une vieille camionnette rappelant le monde du cirque. Le récit débute alors qu’ils se trouvent au départ du canyon de la Tara au Monténégro et sont impatients (excepté Mily apeurée par un mauvais pressentiment) de plonger le raft à l’eau pour partir naviguer dans une aventure collective à laquelle s’est joint Goran un Monténégrin croisé sur la route. Le canyon est impressionnant, les passages des rapides aussi, la tension croit au fil de la descente mais Goran épaulé par Alex semble maîtriser. Jusqu’au drame. De retour sur la terre ferme, non loin des Grands Causses et des gorges du Tarn, la famille ébranlée peine à retrouver le chemin de la vie, de l’insouciance et de la liberté (« On avait laissé tant de choses là-bas. Chaque jour s’ouvrait, comme un calendrier de l’avent, sur un lot de conséquences qui devaient nous conduire je ne sais où. Elles s’agglutinaient comme des batraciens aux premiers jours du printemps. Leurs copulations n’engendraient rien de bon. Loin de diluer, notre douleur s’engluait dans un baume acide. »). Ils s’installent dans une vieille ferme abandonnée et en ruine, et les enfants, notamment Tom, s’interrogent sur le drame, sur sa genèse, sur les relations nouées avec Goran avant et après le drame, il les a en effet suivis en France et les aide avec beaucoup d’abnégation. Tout ça n’est-il qu’un malheureux hasard ? Patrice Gain maîtrise parfaitement la tension de son récit, excelle à décrire la sublime beauté de la nature sauvage et parfois violente, à nous attendrir devant le parcours chaotique de Tom vers la vérité, portrait d’un ado émouvant et réfléchi, et nous rappelle si nécessaire qu’une guerre n’est jamais propre, sa violence absolue et qu’elle ne se termine jamais. Un roman noir au style riche, travaillé, parfois précieux, évocateur, dans une langue raffinée, un voyage et une rencontre inoubliables au cœur d’un Causse sauvage et intact.
« Je me demandais si c’était ça la vie. Empiler les mauvais coups, les désillusions et les ennuis jour après jour, mois après mois… »
« On ne refait pas sa vie, on la poursuit, avec d’autres horizons parfois, d’autres personnes souvent, mais on n’efface pas le passé. »
« Je me demandais ce qui nous définissait : était-ce l’ensemble de nos actes ou seulement les conséquences de nos erreurs ? »
Fiche #2469
Thème(s) : Littérature française
David McCae est un écrivain new-yorkais, un vrai citadin. Il est en train d’écrire les mémoires d’un gouverneur qui vise une réélection. L’auteur éprouve des difficultés à achever le livre hommage alors son éditeur le convainc de partir pour l’Alaska (« … dernier endroit après l’enfer où j’avais envie de mettre les pieds… ») et retrouver un célèbre alpiniste Dick Carlson qui aurait des faits sympathiques à raconter sur le gouverneur. David McCae se retrouve perdu dans un milieu hostile au cœur de l’immensité froide de l’Alaska, dans une nature sauvage, brute, aussi exceptionnelle que dangereuse et violente, où survivre n’est pas un vain mot et où les hommes laissent souvent exprimer leur violence. Et David va le découvrir progressivement comme la vérité sur le « héros » Carlson. Toute cette violence va faire resurgir des souvenirs pénibles de l’enfance que David avait édulcorés… Le froid et l’immensité repoussent loin les frontières de l’humanité mais mettent aussi à l’épreuve l’envie absolue de vivre. Un roman âpre et prenant qui nous emporte dans un joli voyage glaçant !
Ecouter la lecture de la première page de "Terres fauves"Fiche #2292
Thème(s) : Littérature française