« Le néant. Ce chef d’œuvre des assassins. »
Dominique Celis

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Khadi Hane

Khadi HANE

Demain, si Dieu le veut
Joëlle Losfeld

2 | 160 pages | 08-01-2016 | 15.9€

Khadi Hane nous parle du Sénégal d’aujourd’hui à partir du destin tragique d’un jeune Sénégalais arrivé en France pour se soigner mais aussi pour mourir dans un coin du parc Montsouris, un lieu que son père lui a indiqué des années plus tôt, à moins que la jabotage d’un pigeon ne le sauve in extremis. Le destin l’a amené à cet endroit, un peu malgré lui. Il a en effet croupi des années en prison après avoir tué le Chinois responsable de la mort de son frère. A travers cette trajectoire, Khadi Hane rappelle l’influence croissante et la présence actuelles des Chinois en Afrique, mais elle parle aussi d’amour, de haine et de vengeance, de prison, d’homosexualité au cœur d’une Afrique exposée elle aussi à la mondialisation.

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Fiche #1731
Thème(s) : Littérature française


Khadi HANE

Des fourmis dans la bouche
Denoël

1 | 150 pages | 11-08-2011 | 14.7€

Khadîdja est née au Mali. Elle réside aujourd’hui dans le quartier Château-Rouge à Paris, et élève seule ses quatre enfants. Le plus âgé s’éloigne la haine dans les yeux, les petits subissent les lourds tracas du quotidien. L’argent manque, constituer le menu de chaque repas est un combat. Khadîdja, musulmane pratiquante mais en proie au doute devant les épreuves que lui fait subir son Dieu et sa surdité, est au centre des commérages du voisinage et de sa communauté. Mise à l’écart, elle vit seule, sans mari, et en outre, elle a aimé un Blanc ! Même si elle continue d’aider ceux restés au pays, la communauté la juge. Le tunnel parisien est long, très long, et pénible, et Khadîdja commence de chercher une issue de secours… Un texte qui dépeint avec réalisme, dureté mais non dénué d’humour l’âpreté du quotidien d’une femme africaine éprise de liberté, française sans oublier ses origines et sa culture africaines.

« On dit que quand Dieu est heureux, Ses anges fredonnent un air d’Afrique. »

« Il leur fallait tout le temps de l’argent. Pour se soigner. Pour manger. Pour se marier. Pour les gosses. Pour un baptême. Pour tout. L’épée me suivait partout. Dans mon sommeil. Au marché. Dans la rue. »

« La culpabilité d’être pauvre en France me bouffait le moral, le physique et le mental, elle me rendait la vie plus dure encore. »

« J’avais fini par me lasser de Paris, de ses habitants grincheux, de son bruit, de son caquetage et par-dessus tout de ses promesses jamais tenues. Tout était devenu si pénible à porter. Cité cruelle aux formes avenantes, ville-putain plutôt que ville-lumière, elle ne cessait de remplir sa cargaison d’amants, alors qu’elle n’avait plus rien à offrir. »

« Mais tant que le pauvre a faim, il brave le législateur. »

Fiche #1004
Thème(s) : Littérature française