« Les chimères des écrivains, comme le pire des cauchemars, restent moins éprouvantes que les manifestations détraquées de nos civilisations. »
Catherine Mavrikakis

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Isabelle Kauffmann

Isabelle KAUFFMANN

Les corps fragiles
Le Passage

1 | 140 pages | 31-07-2016 | 15€

en stock

Marie-Antoinette toute jeune enfant aidait gentiment chaque matin sa voisine atteinte de polyarthrite rhumatoïde et dès l’âge de 6 ans, elle s’est promise de consacrer sa vie à la santé des autres, de tous les autres. Marie-Antoinette fut en effet la première infirmière libérale installée à Lyon dans les années 50. Marie-Antoinette soigne évidemment les corps voire les âmes mais avant tout, les gens : « Ouvrir les yeux, et regarder les autres. » Dévouée, elle est disponible et sait établir une relation de confiance qui suscite les confidences, un abandon et un suivi efficace. Elle écoute, sait entendre les demandes même tues, calmer les peurs, appréhender les fragilités. Elle passe à l’infini d’un patient à l’autre, d’un corps à l’autre, d’une partie de corps à une autre, mais jamais elle ne se lasse de ce pouvoir de changer le monde à son échelle. Elle nous parle de ses patients, de leurs maladies, de leurs guérisons, de leurs corps, de la vision qu’elle en a. En outre, Marie-Antoinette vit l’évolution de la médecine mais reste du côté de l’humain, toujours : « Observer, surveiller, comparer sont essentiels. Surtout, ne pas devenir une simple exécutante. » Un superbe portrait d’une héroïne anonyme totalement dévouée à son métier et à son prochain, une vie au service des autres et d’une médecine humaniste.

« Au bout du compte, l’homme, aussi intelligent soit-il, se résume à une tête, un cou, deux bras, deux jambes, un dos, un ventre. »

« Mais il vaut mieux que les mots soient lâchés, sinon il ne reste que les regards. Et le silence, c’est déjà la mort. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les corps fragiles"

Fiche #1814
Thème(s) : Littérature française