« Mais tant que le pauvre a faim, il brave le législateur. »
Khadi Hane

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Julia Kerninon

Julia KERNINON

Sauvage
L'Iconoclaste

4 | 300 pages | 27-11-2023 | 20.9€

en stock

Ottavia est la fille d’un cuisinier et la grande cuisine reste une affaire d’hommes mais Ottavia s’apprête à briser les conventions. Un premier pas en amour et en cuisine sera fait avec l’apprenti de son père : « L’amour, c’est du travail. Le travail, c’est de l’amour. ». Le chemin est tracé mais est-il possible de concilier amour, famille, travail et liberté ? Est-ce d’ailleurs obligatoire ? nécessaire ? Ottavia ouvrira son restaurant et mettra en œuvre sa propre cuisine avec passion : « Je ne voulais pas faire des plats de mon enfance mais des plats qui la racontent. ». Une passion qui l’aspire, son mari Bensch devant en assumer les conséquences. Et les années passent, alors naît la peur de changer, de se perdre, de se trahir, de s’oublier : « Je me demandais de quelle liberté je disposais encore, et quelle liberté j’avais abandonnée à mon insu et qu’on ne me rendrait plus. ». Un portrait vif d’une femme libre qui malgré les doutes permanents a choisi sa vie, ses amants, son mari, ses amies, a choisi d’écrire son histoire et de toujours écouter ses désirs.

« Les gens changent, mais très lentement, et pendant ce temps nous changeons, nous aussi, alors ça ne tombe jamais juste, c’est infernal. »

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Fiche #3115
Thème(s) : Littérature française


Julia KERNINON

Toucher la terre ferme
L'Iconoclaste

3 | 115 pages | 07-02-2022 | 15€

Julia Kerninon nous livre sans filtre (ou alors un filtre littéraire) son journal intime de sa grossesse, son accouchement (« …j’ai pensé que tout s’arrêtait là alors qu’au contraire tout commençait. ») et sa mutation en mère (« Toutes les mères étaient encore, quelque part dans le secret de leur tête, la personne qu’elles avaient été auparavant, parce qu’on ne change pas vraiment, au fond. »). Elle s’estime très jeune à trente ans pour devenir mère, elle pense encore être une enfant. Comment devenir mère quand on est éprise de liberté ? Comment partager ? aimer ? Comment continuer d’écrire ? Comment et pourquoi devient-on mère ? Et le couple dans tout ça ? Pourquoi cet homme là est-il devenu le père de mes enfants ? Comment conserver le lien entre la femme d’avant et la femme d’après ? Partager une vie, partager un amour, garder sa liberté… Doutes et peurs accompagnent ce long chemin pour devenir femme, mère et écrivain.

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Fiche #2806
Thème(s) : Littérature française


Julia KERNINON

Le dernier amour d'Attila Kiss
Le Rouergue

2 | 75 pages | 17-01-2016 | 13.8€

Attila, un prénom qui évoque immédiatement la guerre, et Julia Kerninon choisit d’y adjoindre l’amour. Attila, rude Hongrois, la cinquantaine, a toujours connu la galère, travaille la nuit et adore peindre. Puis c’est La rencontre avec son opposé, l’âge, l’origine sociale, tout les sépare. Theodora, vingt-cinq ans, Autrichienne, fille unique de l’un des plus grands chanteurs d’opéra de Vienne, riche et cultivée, gâtée par la vie sans trop la connaître. Rencontre impossible, et pourtant. Telles les relations chaotiques entre leurs deux pays, Theodora et Attila vont engager le combat et apprendre à partager leurs vies. Attila, le guerrier qui a engagé le combat contre Theodora, contre les autres mais aussi contre lui-même, sera obligé de reconnaître qu’il apprend de Theodora et déposera définitivement les armes. Julia Kerninon, experte en art de la guerre, décrypte les stratégies, les avancées et reculs, les victoires et défaites de chaque partie, observe avec précision les mouvements de l’amour, les vagues qui animent cette relation. Après « Buvard », belle confirmation d’une grande maîtrise.

« …la vérité ne se répartit pas exclusivement entre la parole et le silence, entre ce qui est dit et ce qui est tu, mais elle occupe d’abord et surtout les territoires immenses et sans nom qui les séparent. »

« …l’amour rappelle qu’il y a des frontières et qu’on ne les franchit pas impunément. »

« Tout le monde réécrit l’histoire. L’histoire, c’est la réécriture. »

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Fiche #1739
Thème(s) : Littérature française


Julia KERNINON

Buvard
Le Rouergue

1 | 200 pages | 20-02-2014 | 18.8€

Caroline N. Spacek est un écrivain accompli, adulé. Dès son premier roman, elle a marqué et impressionné le monde littéraire. Elle vit maintenant loin de l’agitation, du monde, retirée et barricadée dans une grande maison à la campagne. Presque inexplicablement, elle accepte pourtant de recevoir Lou un jeune étudiant. Il ne la connaît pas mais admire son œuvre. Ils passeront finalement deux mois ensemble. Quelque chose semble les rapprocher, peut-être une enfance violente, peut-être pas. Il s’efface, l’écoute, serait prêt à tout pour suspendre le temps et tout apprendre d’elle, tout comprendre. Il laisse s’installer avec bonheur et surprise une intimité qu’il n’espérait pas, « Lui faire ouvrir les doigts. Savoir ce qu’elle dissimulait au creux de sa paume. ». Progressivement, elle revient sur sa vie, son écriture, son œuvre. Elle revit littéralement son histoire, dissèque son travail et retrouve tous les sentiments, fougue, colère, désespoir, qui l’ont alors animée, loue la seule richesse à ses yeux, les livres, les mots et la lecture. Elle revient sur la métamorphose qu’elle a accomplie par les mots, par sa volonté, aussi forte et combattante que fragile, la femme est terriblement attachante. Un roman (ou deux) parfaitement maîtrisé, travaillé, construit qui livre le portrait fascinant d’une femme fière et fragile mais aussi une réflexion sur l’écriture, les mots, la création, les douleurs et joies qui l’accompagnent, la recherche du mot parfait et la solitude qui s’installe inexorablement. Un premier roman étonnant !

Premier roman

« Les phrases étaient du métal aussi, une substance pure qu’il fallait extraire patiemment du sable dur de la mémoire. »

« Ce qu’ils appelaient violence, c’était simplement ce qu’ils ne reconnaissaient pas. »

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Fiche #1413
Thème(s) : Littérature française