« La justice serait un monde cruel où règnent le hasard et la violence. »
Claude Bendel
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Rencontrer un rêveur ne peut qu’ouvrir l’esprit du lecteur et susciter son intérêt ! Et le jeune collégien Michel est l’un d’eux, un vrai, un pur ! Il habite à Pointe-Noire une modeste parcelle (équipée tout de même de WC protégés...) aux cotés de Maman Pauline et Papa Roger, qui font parfois les sévères, haussent le ton, mais adorent le petit Michel. C’est lui qui nous raconte avec toute sa naïveté, sa franchise ("... on va encore dire que moi Michel j'exagère toujours et que parfois je suis impoli sans le savoir...") mais aussi son œil attentif le quotidien de la famille et réussit parfaitement à nous rendre compte des aléas de la vie congolaise des années 70 et à nous faire rire sans effets calculés ni construits. Mais nous sommes en 1977, en mars 77, un mois particulier pour le Congo puisque le camarade président Marien Ngouabi est assassiné à Brazzaville. Immédiatement Michel est confronté à l’histoire du Congo et à la politique et nous offre quelques explications mémorables sur le fonctionnement général congolais. Il n’oublie pas l’héritage de l’époque coloniale, les européens ne sommes donc pas épargnés... Alors quand la famille apprend qu’un des oncles de Michel, en tant que proche du président a été assassiné, la tristesse, la colère voire l’envie de vengeance animent Maman Pauline prête à tout pour la mémoire de son frère et naturellement Michel en est le témoin privilégié... Un portrait attachant et souriant d’un jeune adolescent rêveur qui apprendra à observer les cigognes dans le ciel congolais et qui découvre tous les méandres de la vie intime comme celle d’un citoyen congolais que la politique ne laisse jamais indifférent.
Ecouter la lecture de la première page de "Les cigognes sont immortelles"Fiche #2197
Thème(s) : Littérature étrangère
Lorsque l'on est un jeune orphelin de Pointe-Noire et que le prêtre de l'établissement décide de vous appeler Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko soit « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres », en lingala, la suite ne peut être que singulière ! Néanmoins, heureusement pour le lecteur, cet enfant adoptera vite le surnom « Petit Piment » suite à un exploit mémorable. C'est à cette époque que la révolution socialiste redistribue les cartes, tout semble possible, enfin presque… Petit Piment choisit de suivre les dangereux jumeaux de la chambrée et de quitter Bonaventure son meilleur ami pour partir vers l'inconnu, vers l'aventure mais aussi la vie donc la folie… Il rencontrera un série de personnages mémorables, comme Maman Fiat 500 une patronne de bordel très maternelle et diverses petites frappes de Pointe Noire. Un récit initiatique sauvé par la fantaisie, l'invention, la liberté et la gouaille d'Alain Mabanckou.
Ecouter la lecture de la première page de "Petit Piment"Fiche #1694
Thème(s) : Littérature étrangère
Michel le narrateur est un jeune garçon qui vous entraîne à suivre ses traces dans Pointe-Noire, capitale économique du Congo tenue d'une main de fer par "l'immortel Marien Ngouabi". Autour de Michel s'active une palette de personnages tous plus singuliers les uns que les autres : un père adoptif réceptionniste dans un grand hôtel, maman Pauline une mère pleine de vie, Lounès l'ami indefectible, Caroline la petite amoureuse... Alain Mabanckou affirme une nouvelle fois son art à adapter parfaitement son style, sa langue et son écriture à ses personnages.
Fiche #805
Thème(s) : Littérature étrangère
"Ma Soeur-Etoile" marque les débuts d'Alain Mabanckou en littérature jeunesse (adaptation d'une nouvelle déjà parue) mais on avait déjà noté ses qualités de conteur ! C'est l'histoire d'un petit garçon (Alain Mabanckou) qui va chercher dans le rêve et dans les étoiles une grande soeur trop tôt disparue. Un cheminement solitaire au milieu de la fammille, des croyances et mythes (et des références littéraires) qui lui permettra aussi de découvrir l'amitié.
Fiche #755
Thème(s) : Jeunesse
A. Mabanckou nous propose à sa manière un conte africain truculent : dérision, ironie, malice l’agrémentent pour notre plus grand bonheur. En effet, peut-être l’ignoriez-vous, mais chaque être humain possède un double animal qui peut être pacifique ou nuisible. Kibandi vient de mourir et son double nuisible (« j’acceptais l’idée que je descendais d’une lignée de porcs-épics dont le destin était de servir les humains, pas pour le meilleur, mais pour le pire… ») fut un porc-épic, animal redoutables par ses piquants. Celui-ci bizarrement a survécu à la mort de son double et craint de le suivre dans l’autre monde. Il se place alors sous la protection d’un gigantesque baobab et lui raconte sa vie et celle de Kibandi. Vies animées puisqu’ils ont « mangé » moult vies : enfants, femmes, hommes, personne ne fut épargné. Le porc-épic totalement dévoué à son maître et obéissant ne nous cache rien, sa vision de la sexualité humaine et animale est notamment irrésistible… Vous découvrirez également comment une noix de palme permet de résister à l’épreuve du cadavre qui consiste à déterminer le responsable de la mort d’une personne.
Un livre que vous dévorerez vous et votre double par son sujet mais aussi par son forme : aucun point, aucune majuscule, tout s’enchaîne, fluide…
« A force d’espérer une condition meilleure, le crapaud s’est retrouvé sans queue pour l’éternité »
« Les ethnologues sont des gens qui racontent des choses au sujet des mœurs des autres hommes qu’ils considèrent comme des curiosités par rapport à leur propre culture ».
Fiche #146
Thème(s) : Littérature étrangère