« On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
Nicolas Bouvier
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Mercy, petite ville des Etats-Unis, presque 4000 habitants, et une de moins ce jour de printemps : le cadavre de la jeune Leo est retrouvé au milieu des iris sauvages de la petite rivière qui traverse Mercy. La petite ville tranquille n’a jamais connu ça, ni Lauren Hobler la shérif (et son adjoint atypique), une femme shérif qui vit avec une autre femme, donc nécessairement illégitime pour certains. Leo vivait seule avec son père depuis le départ de sa mère d’origine italienne. Le récit s’étend sur quatre saisons proposant quatre témoignages qui s’entremêlent, se répondent, s’opposent parfois. Chacun a sa propre vision, ses problèmes et questionnements intimes. Chaque témoignage revient sur le passé de Leo et des autres et éclaire le présent : Lauren Hobler la shérif, Benjamin un professeur sorti de nulle part et au passé sulfureux donc coupable idéal, Emmy la meilleure amie de Leo (« Nous n’étions pas sœur et pourtant nous étions si proches que personne ne pouvait se glisser entre nous. »), Seth le père de Leo totalement désespéré. A travers leurs témoignages, la vie, les secrets et non-dits, les amitiés, les amours, les haines, jalousies et autres rancœurs sont décrits presque discrètement. Cette enquête haletante et tendue fera tomber progressivement les masques pour mettre à jour un coupable inattendu et surtout dévoiler les secrets et tourments de chacun. Une construction et une narration totalement maîtrisées et singulières qui surprennent le lecteur jusqu’à la dernière page, du grand art !
« C’est à ça qu’on prépare les filles. À avoir honte de tout, honte de son sexe, honte d’avoir été si idiote, honte d’être si peu armée pour la vie. »
« Donnez-leur une étincelle de pouvoir et ils en feront un brasier. »
« ... je riais partout, en toutes circonstances, c’est l’apanage de l’homme désespéré et que c’est tout ce qui me reste. »
« Voilà ce que les adultes responsables sont censés faire : doucher les espoirs adolescents les plus fous parce qu’il faut les habituer aux duretés de la vie. »
« Vous savez ce qu’on dit des Italiens ? Ce sont des Français qui sourient. »
Fiche #3238
Thème(s) : Littérature française