« Devenir femme, c’est affronter le couteau. C’est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. »
Tiffany McDaniel
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You Sipo est devenue malgré elle une figure du village des Monts Balou où elle s’est installée quelques années plus tôt, on l’appelle même le village des « quatre idiots ». Elle a en effet donné naissance à quatre enfants, quatre simplets, quatre idiots. Elle en est évidemment totalement bouleversée. Comment les élever seule, son mari étant décédé ? Que vont-ils devenir ? Comment leur trouver maris et femmes ? Elle arpente inlassablement la vallée pour découvrir leur compagnon idéal mais les malédictions n’ont pas bonne réputation dans la campagne chinoise. Aujourd’hui, c’est la Troisième qui veut mari et elle est exigeante, elle veut gens-complet. Tâche ardue pour You Sipo… Et c’est au cours de cette quête qu’elle apprend qu’une décoction d’os d’un proche parent pourrait ramener à la raison sa lignée. Inutile de rappeler qu’une mère est prête à tout, vraiment tout, pour ses petits… Dans la lignée de l’excellent (mais inégalable) « Les jours, les mois, les années », Yan Lianke nous revient pour notre plus grand plaisir avec un court conte philosophique qui place en son cœur l’amour maternel absolu et la puissance des croyances populaires (ou non...).
Ecouter la lecture de la première page de "Un chant céleste"Fiche #1935
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Gentil
Lianke Yan nous surprend à chaque nouveau livre. Cette fois il nous propose une autobiographie de sa jeunesse prétexte à un bilan lucide de son comportement et de sa personnalité. Douze chapitres, sortes de nouvelles, nous offrent une rencontre avec cet auteur important mais aussi avec cet immense continent mystérieux qu'est la Chine ; la dernière nouvelle s'impose par son thème et l'importance qu'elle revêt pour l'auteur puisqu'il s'agit de la disparition de son père. Un joli texte rempli d'émotion par un auteur lucide et que la culpabilité continue d'harceler.
"Aujourd'hui enfin, je me suis assis pour écrire. Je me suis assis pour écrire et je peux, à travers la vie et la mort de mon père, comprendre le monde, regarder en face ce qu'il y a de bon et de mauvais en moi, regarder en face la vie et la mort, la décadence et la prospérité de toutes choses, l'eau tarie du fleuve, les feuilles mortes, regarder en face, à travers ma propre vie, la disparition et la renaissance, la renaissance et la disparition de tout ce qui vit."
Fiche #757
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Brigitte Guilbaud
Une terrible sécheresse s’abat dans la région d’un petit village de montagne et la vie devient insupportable. La population décide de fuir sauf un vieil homme. Incapable de marcher des jours durant (et vers quoi ?), un vieil homme choisit de rester et de combattre le soleil et le temps en compagnie de son vieux chien aveugle et dévoué. Ils veilleront sur un unique pied de maïs, dernier espoir de vie et devant le temps qui passe, chaque jour, chaque heure, chaque minute est une lutte pour la vie, pour le futur. Les deux s’épauleront dans la difficulté et les larmes mais ne se quitteront pas. Yan Lianke change de thème et de ton par rapport à ses deux précédents romans et nous propose cet hymne flamboyant à la vie. Un texte très émouvant devant la volonté obstinée de ce vieil homme qui continue d’espérer en la vie. Superbe.
Fiche #508
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Brigitte Guilbaud
Yan Lianke est de retour, après l'excellent "Servir le peuple", il nous conte cette fois l'épreuve du sang contaminé subie par les villages chinois. L'ironie du premier livre a cette fois disparu devant l'ampleur de la catastrophe : plusieurs villages furent décimés par le virus après que les villageois, encouragés par les autorités et leurs représentants, ont vendu leur sang pour améliorer leur quotidien. Et naturellement, l'argent intervenant, la dérive de certains vers quelques comportements abjects est inéluctable : trafic de cercueils, organisation de mariages posthumes... La famille Ding est au centre de cette histoire : le grand-père instituteur intermittent était le sage de la famille respecté de tous, Liang contaminé déshonore la famille en trompant sa femme, et enfin Hui, le profiteur sans scrupules. Nous suivrons les déconvenues dans l'horreur croissante du grand-père en attendant l'issue fatale.
Fiche #186
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Claude Payen
Le slogan "Servir le peuple" clamé par la Révolution culturelle revient comme un leitmotiv dans ce livre ou plutôt dans la bouche du héros, Wu Dawang. Ce roman jubilatoire et ironique pousse à l'extrême la logique de ce slogan. Alors que Wu est au service d'un colonel, le respect du slogan le conduira à découvrir l'amour en compagnie de la femme du colonel et finalement aboutira à une conduite "contre-révolutionnaire" puisqu'ils détruiront des objets ayant trait au Grand Timonier afin d'agrémenter leurs ébats amoureux. Un livre interdit en Chine à sa publication à découvrir.
Fiche #49
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Claude Payen