« Le passé de tout être humain est identique à celui de tous ; nous ne nous différencions qu’au moment de le raconter. »
José Carlos Somoza
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Long monologue ou confession d'un homme, solitaire, ivre de vengeance, folie froide sans retenue ni limite. Il est né dans un pays d'Orient, sur les hauts Plateaux. Il vénère son père chasseur et excellent cavalier souvent absent mais qui revient toujours au foyer où sa mère transie d'amour patiente. Mais que fait ce père ? Qui est-il vraiment ? Il sera assassiné, son fils et sa mère épouseront chacun une folie, la mère dans l'isolement et le refus de la réalité et pour celle du narrateur, "c'est le couteau ou le rasoir". La superbe écriture ciselée au rythme haché de Leïla Sebbar éblouit ce portrait sans artifice, description froide aussi lumineuse que sombre pourtant non dénuée d'humanité.
"J'aime la ville. Elle donne asile aux fous, le désert les enterre. On dit que le désert est beau. Je n'aime pas le désert."
Fiche #991
Thème(s) : Littérature française
La narratrice est une petite fille qui a perdu son père fusillé par les Allemands : "J'étais l'enfant d'un cadavre et, de plus, j'étais l'enfant sacrilège". Ce drame va être double, à cette époque, les enfants restant confinés dans une bulle protectrice et toute explication est délaissée, abandonnée : "à cet âge-là, ça ne se rend pas compte ? On est fait de clichés de son époque, à la mienne sévissait encore la veuve tabernacle, l'orphelin méritant et l'enfance heureuse. Que de massacres n'a-t-on pas commis au nom de ce mythe tenace, de cet alibi pour grandes personnes". Le récit débute par cet épisode si douloureux pour la petite fille et se poursuit jusqu'à la libération de Paris accompagnée de son cortège de folies et d'exactions. Un livre tout en douceur malgré la violence intérieure qui bout et qui montre que l'on ne guérit jamais vraiment de ses blessures profondes.
Fiche #53
Thème(s) : Littérature française