« La promesse et la menace sont-elles deux façons d’évaluer et de traiter le risque inhérent à toute rencontre humaine ? »
Céline Minard

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Calmann-Lévy

Gérard MORDILLAT

Notre part des ténèbres
Calmann-Lévy

1 | 488 pages | 25-01-2008 | 22.25€

Mondia Laser, entreprise performante, est vendue à l’Inde par un fonds spéculatif américain. Lors de la négociation, les dirigeants de l’entreprise, sans volonté devant les banquiers et autres actionnaires, cherchent d’abord à sauver leur patrimoine. Les employés sont licenciés et l’occupation de l’entreprise suite à une trahison tourne court. Gary l’un des employés subit dans le même temps un second drame : son fils stagiaire, sous-payé, exploité, malgré les engagements de son employeur n’est pas embauché et se suicide. Il laisse des documents permettant à son père et sa petite amie d’organiser « une rencontre » avec les dirigeants de Mondia Laser… Ils entrent en action, ils n’ont plus rien à perdre (« Nous ne sommes pas des enfants malades et nous n’avons pas besoin d’appareils pour vivre »), leur destin est tracé. Le Nausicaa, navire de luxe, accueille les dirigeants et leurs amis (le monde politique et le monde du spectacle sont naturellement bien représentés) pour fêter une année de bénéfices records. Gary et ses amis prennent possession du bateau afin de montrer à ceux qui les ont anéantis ce qu’est la peur, l’angoisse de l’avenir lorsque son destin est dans d’autres mains. Les caractères et faiblesses vont se révéler. Le lecteur est happé par l’histoire, ressent ce désespoir et ce découragement devenus si courants dans notre société et attend de découvrir jusqu’où cette aventure les mènera. G. Mordillat nous livre une version contemporaine d’une révolte, révolte des salariés humiliés et méprisés qui ont tout perdu et décident de répondre à leur hiérarchie et à cette société qui les a expulsés et condamnés. Le contraste entre ces deux mondes est gigantesque, il s’agit bien de deux mondes totalement opposés, deux mondes déconnectés, l’un se servant de l’autre. Un roman social essentiel, miroir d’une lourde réalité que l’on lit d’une traite. A méditer…

« C’est l’enfer des pauvres qui fait le paradis des riches », Victor Hugo

Fiche #352
Thème(s) : Littérature française

Les titres de Gérard Mordillat lus par Vaux Livres





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